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Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a appelé mercredi les pouvoirs publics à lancer un plan de relance pour le ferroviaire, qui donnerait de l'air aux finances du groupe public, mises à mal par la crise du coronavirus.
"J'espère que le Parlement et le gouvernement seront au rendez-vous d'une relance de la SNCF et d'une relance du ferroviaire (...) notamment sur le fret et sur le réseau", a-t-il déclaré devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale.
Après la grève contre la réforme des retraites qui a fait perdre 1 milliard d'euros à la SNCF cet hiver, la crise du coronavirus lui en a fait perdre 2 milliards de plus à fin avril, a rappelé M. Farandou, sans donner de chiffres actualisés.
Cela entraîne "une vraie difficulté de trésorerie" et "une difficulté d'arbitrage sur les investissements" alors que le groupe doit emprunter, sans parler "des difficultés liées à la reprise de l'activité".
"La boîte tient", a-t-il rassuré.
Mais "un des objectifs du plan de relance pourrait nous permettre de retrouver une capacité d'investissement", a-t-il pointé. "On a un sujet d'équilibre financier."
La SNCF étant devenue une société anonyme le 1er janvier, elle ne peut donc plus s'endetter sans compter, a ajouté M. Farandou.
"On ne sait pas exactement à quelle vitesse l'activité va reprendre et je ne vous cache pas que je suis inquiet pour les TGV" qui n'ont transporté que 1% du trafic habituel pendant le confinement, et dont la capacité est jusqu'à nouvel ordre limitée à 50% pour respecter les règles de distanciation, a-t-il aussi indiqué aux députés.
M. Farandou s'est également inquiété de la pérennité du plan de rénovation du réseau, d'autant qu'il devait être en partie financé par les dividendes de SNCF Voyageurs (avec les revenus tirés des TGV).
"Or ces dividendes, vous le comprenez bien, en 2020 et certainement 2021 vont être réduits à la portion congrue", a-t-il pointé, rappelant que SNCF Réseau allait parallèlement devoir faire face à de nouvelles charges --notamment pour se passer de glyphosate.
"On est dans une situation de survie" dans le secteur du fret ferroviaire, a parallèlement noté M. Farandou, appelant une fois de plus à une aide directe de l'Etat pour toute la filière, comme en Autriche.
Sur le plan social, "il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de licenciements secs à la SNCF", a-t-il rassuré.
"On va regarder comment l'activité reprend. (...) On y verra plus clair à l'automne", a-t-il noté, avant d'insister: "Pas de panique autour de l'emploi."