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La Chine s'est figée samedi matin pour un moment de recueillement national de trois minutes à la mémoire des 3.326 personnes décédées des suites de l'épidémie de Covid-19 sur le territoire national.
A 10H00 locales (02H00 GMT), les sirènes ont résonné partout dans le pays le plus peuplé du monde, tandis que les voitures, trains et bateaux ont fait retentir leurs klaxons en signe de respect.
A Wuhan (centre), ville de 11 millions d'habitants d'où est partie l'épidémie et qui a enregistré l'essentiel des décès, du personnel soignant était rassemblé tête baissée pour une cérémonie d'hommage.
Dans la capitale Pékin, les automobilistes ont stoppé leurs véhicules pour klaxonner et les piétons sont restés immobiles l'air grave sur le trottoir, certains avec leurs sacs de courses dans les mains, a constaté l'AFP.
Le président Xi Jinping s'est recueilli avec les autres principaux dirigeants communistes dans le vaste complexe pékinois qui abrite le siège du pouvoir, selon des images de la télévision nationale CCTV.
A l'occasion de la journée de deuil de samedi, le drapeau national a été mis en berne dans tout le pays. Et par respect pour les défunts, la Chine interdit toutes les activités publiques de loisir pour ses 1,4 milliard d'habitants.
Ce recueillement se veut également à la mémoire des 14 personnes qualifiées jeudi par le gouvernement de "martyrs" de l'épidémie. Il s'agit principalement de membres du personnel soignant décédés.
Parmi eux figurent le docteur Li Wenliang, mort du Covid-19 à Wuhan. Cet ophtalmologue de 34 ans avait été réprimandé par la police pour avoir diffusé ce qu'elle présentait comme des "rumeurs". Il avait en fait alerté des confrères de la propagation d'un virus semblable au Sras.
Sa mort début février avait provoqué un tollé dans l'opinion et une fronde d'une rare ampleur contre le pouvoir. Le gouvernement a depuis réhabilité l'honneur du médecin dans l'espoir d'apaiser la colère populaire.
La journée de recueillement de samedi coïncide avec la fête de Qingming, la "Toussaint chinoise" où les Chinois vont généralement entretenir les tombes de leurs proches décédés.
Mais les autorités, qui craignent une deuxième vague épidémique dans le pays, restent sur leurs gardes et ont découragé la population de se rendre dans les cimetières.