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L'internaute a été condamné à 5.000 euros d'amendes avec sursis par le tribunal correctionnel de Senlis, et à une publication sur sa page Facebook, a précisé l'Institut dans un communiqué. Le parquet de Senlis n'était pas joignable dans l'immédiat.
Dans cette vidéo, publiée le 17 mars sur Facebook et devenue extrêmement virale, l'homme affirmait que le nouveau coronavirus avait été créé par l'Institut Pasteur, renvoyant notamment vers un brevet déposé en 2004.
"Les propos tenus, faux et sans fondement, ont malheureusement provoqué des réactions massives et l'Institut Pasteur, ses collaborateurs et, pour certains, leurs familles ont reçu des messages, appels téléphoniques et/ou des courriels haineux, des injures et menaces", relève le communiqué.
L'Institut précise s'être vu de ce fait "contraint, pour la première fois depuis sa création en 1887, de déposer plainte pour diffamation".
Le brevet invoqué par l'internaute est authentique mais concerne un virus différent du coronavirus à l'origine de l'actuelle pandémie, avait à l'époque expliqué à l'AFP Olivier Schwartz, directeur de l'unité virus et immunité à l'Institut.
Le code génétique concerné dans le brevet de 2004 porte sur une souche du SRAS, un autre coronavirus qui toucha 8.000 personnes dans 30 pays en 2002-2003 et fit plus de 700 morts, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En outre, s'il existe bel et bien des brevets déposés sur des codes génétiques de virus, cela ne veut pas dire qu'ils ont été créés.
Les dépôts de brevets liés à des virus sont courants, avait précisé pour l'AFP Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires de Pasteur.
"Il peut y avoir un brevet sur une technologie, sur un diagnostic, sur plein de choses", il s'agit d'abord de "protéger sa découverte".
"L'intérêt de breveter, c'est de protéger cette séquence pour pouvoir mettre au point des tests diagnostiques et des candidats-vaccins", selon Olivier Schwartz.
Le rôle de l'institut Pasteur, créé en 1888, est précisément de travailler sur les virus émergents pour mettre au point des traitements et des vaccins.
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