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Coronavirus: les centres canins peuvent rouvrir, mais beaucoup ne le font pas à cause des conditions trop strictes

A l'occasion des décisions du dernier comité de concertation, nous avons reçu plusieurs messages via notre bouton orange Alertez-nous concernant les centres canins. "Est-ce que les centres canins, chargés du dressage d’un chien peuvent rouvrir ou pas?" nous demandait-on.

La réponse est oui. Mais il y a des conditions, que nous a rappelées le centre de crise:

- Les entraînements doivent avoir lieu avec un nombre maximal de 4 participants, y compris le moniteur

- Tout doit avoir lieu en extérieur

Les adoptions des chiens en hausse

Mais en pratique, ces conditions ne sont pas envisageables pour de nombreux clubs, comme nous l’avons constaté. Céliane Folon, monitrice d’éducation canine bénévole au centre d’éducation canine de Ramillies, nous explique : "Quatre personnes par cours, c’est inimaginable. Nous n’avons pas assez de moniteurs bénévoles, ni de superficie de terrain."

Pourtant, de nombreux nouveaux maîtres ont grand besoin d'éduquer leur nouvel animal : "Il faut savoir qu’on se retrouve face à une situation très particulière. Les gens sont confinés. Les adoptions des animaux de compagnie ont été en nette augmentation ces derniers temps. Mais ces chiots sont restés enfermés, sans aucune sociabilisation. Beaucoup ont développé des comportements peureux et agressifs. En général, un chien rejoint sa nouvelle famille à l’âge de 8 semaines et le dressage commence à 9 ou 10 semaines. C’est un gros travail pour nous de tout reprendre quand un animal arrive chez nous à l’âge de 5 ou 6 mois."

Et entre temps, la liste d’attente s’allonge : "On reçoit 3 appels par jour pour inscrire des animaux au dressage", rapporte la bénévole qui constate qu'"en Allemagne, les clubs canins sont considérés comme une activité essentielle, mais pas chez nous."

"Nous sommes des clubs sportifs"

Au centre de canin de formation de Ransart, tout est également à l’arrêt depuis le début de la seconde vague décrétée à la fin du mois d’octobre. La limite des 4 participants à une séance constitue une "ineptie" pour Eric Quertinmont : "On peut être masqué et respecter la distanciation, mais limiter les groupes à 4 personnes, peu importe votre superficie, cela n’a pas de sens."

Le fonctionnement habituel du centre canin est mis à mal : "Nous avions mis en place un système particulier de cours individuels (qui a montré ses preuves) avant l’immersion dans un groupe avec d’autres chiens. Mais nous ne pouvons plus fonctionner de la sorte." Le responsable dénonce aussi selon lui une "labellisation erronée" de l’activité. "Nous devrions être considérés comme des clubs sportifs. Nous faisons partie d’une fédération, avons des concours nationaux, et mondiaux. C’est incroyable que faire de la pêche soit possible mais pas s’occuper de l’éducation des chiens…"

Les ASBL mises à mal

L’Union Royale cynologique de Saint Hubert regroupe 465 clubs canins en Belgique.  C’est la fédération la plus importante du pays. Pour Johnny Laurent, secrétaire général de l’Assemblée des Délégués, ces conditions de réouverture sont très difficiles à respecter pour ces ASBL qui fonctionnent la plupart grâce à un nombre limité de bénévoles. "On a le sentiment que le gouvernement a voulu aider surtout les centres canins privés et les indépendants. C'est de l'opportunisme politique."

Johnny Laurent estime que seulement 25 à 30 % des clubs canins de l’Union royale ont repris leurs activités. "Nous avons imposé que ces clubs obtiennent également une autorisation écrite de la commune pour s’assurer que la reprise de leur activité et leurs efforts ne soient pas vains, mais aussi et surtout, nous avons imposé que les centres priorisent le dressage des tous jeunes chiots pour ne pas courir à la catastrophe dans quelques mois et se retrouver avec des centaines de chiens âgés de plusieurs mois sans aucun dressage."

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