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Coronavirus: Macron attendu sur la durée du confinement et le redémarrage du pays

Les Français attendent lundi les annonces d'Emmanuel Macron, qui devrait prolonger le confinement de plusieurs semaines et signifier que la lutte contre le Covid-19 est loin d'être maîtrisée, en dépit des chiffres plutôt encourageants de ce long week-end de Pâques.

Le chef de l'Etat, qui doit s'exprimer peu après 20H00, envisage, selon son entourage, de prolonger au-delà du 10 mai le confinement auquel est astreint le pays depuis le 16 mars.

L'épidémie de coronavirus a fait 14.393 morts en France, dont plus de 9.000 en milieu hospitalier, selon les chiffres diffusés dimanche par la Direction générale de la Santé.

Cela représente 315 morts supplémentaires dans les dernières 24 heures en milieu hospitalier. Un chiffre en baisse, après un pic à 605 morts lundi -le plus haut niveau enregistré jusqu'ici en France.

Pour le quatrième jour consécutif, le nombre de patients en réanimation a également baissé en 24 heures, mais "de 35 patients seulement, c'est donc une très légère baisse", précise la DGS.

Pour sa quatrième prise de parole solennelle très attendue depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron "devrait évoquer une date de fin de confinement courant mai, au moins après le pont du 8-10 mai", selon plusieurs de ses proches.

"Une date suffisamment lointaine pour qu'on comprenne qu'on pourra alors commencer un début de déconfinement partiel, mais extrêmement progressif", mais également "suffisamment proche pour esquisser la France d'après", fait-on valoir dans l'entourage du chef de l'Etat.

"L'heure du confinement va durer", avait pour sa part averti dès mardi le Premier ministre Edouard Philippe, préparant l'opinion à sa prolongation.

Emmanuel Macron est aussi attendu sur la méthode qu'il entend mettre en oeuvre pour faire redémarrer le pays après le confinement, alors qu'il est acquis que le retour à la normale ne sera pas immédiat. Pas question, par exemple, de rouvrir aussitôt commerces et écoles.

"On commence à comprendre aujourd'hui que la sortie du confinement ne sera pas un retour à la normale", expliquait dimanche sur France Inter Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche, comme pour préparer les esprits: "Il ne faut trop rapidement se projeter dans le jour d'après. Nous entrons pour de nombreux mois" dans une crise "qui sera extrêmement profonde".

Le chef de l'Etat sait aussi qu'il doit désamorcer une défiance grandissante envers sa gestion de la crise. Une défiance attisée, selon les instituts de sondage, par le flottement autour de la gestion des masques de protection. L'opinion critique notamment la position de l'exécutif contre leur généralisation et sa capacité à importer les masques promis.

- "Volonté de rassemblement" -

Comme pour chacune de ses précédentes allocutions depuis le 12 mars, Emmanuel Macron pourrait aussi en conclusion dessiner plus précisément ses projets pour "le jour d'après", notamment les nouvelles priorités qui dessineront les deux dernières années de son quinquennat.

Le chef de l'Etat a décalé sa prise de parole à lundi pour prendre le temps de consulter, des médecins -dont le professeur Didier Raoult, héraut du traitement à l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, avec qui il s'est entretenu presque chaque jour, selon un proche-, mais aussi des élus, associations et homologues européens.

"Sur ces décisions lourdes, il a une vraie volonté d'union et de rassemblement, en prenant des avis directement sur le terrain", souligne un membre de son entourage. Il devait encore s'entretenir dimanche et lundi avec les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Richard Ferrand, ainsi que plusieurs maires de régions différentes, ou encore la chancelière allemande, Angela Merkel.

Emmanel Macron ne devrait pas s'avancer en revanche sur des décisions très concrètes, comme le port généralisé du masque, la méthode de tests ou le traçage des malades, sur lesquelles il laisse généralement s'exprimer le Premier ministre ou le ministre de la Santé Olivier Véran.

Autre sujet sur lequel il est attendu: la question de la fermeture des frontières nationales ou de l'UE, même s'il sera au menu d'un sommet européen virtuel fin avril.

L'opposition a multiplié de son côté ses critiques de la gestion de la crise. Le député LR Eric Ciotti s'est dit "en colère" qu'on ait "laissé mourir nos vieux" du Covid-19 dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Et Marine Le Pen (RN) a dénoncé "l'inertie d'une véritable bureaucratie qui fait que l'on a le sentiment que rien n'avance".

Les chiffres annoncés dimanche soir traduisent, selon la Direction générale de la Santé, "l’amorce d’un très haut plateau".

"L'épidémie se poursuit dans notre pays de façon dynamique et continue à frapper durement", "nous devons rester vigilants car les services hospitaliers et de réanimation prennent en charge de très nombreux patients", insiste-t-elle, alors que la France compte encore 6.845 cas graves.

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