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Les américains Apple et Google ont mis à la disposition des autorités de santé dans le monde leur solution pour construire une application de traçage de contacts contre le coronavirus, ont-ils annoncé mercredi.
"A partir d'aujourd'hui, notre (...) technologie est disponible pour les agences de santé publique" sur iOS (Apple) et Android (Google), les deux systèmes d'exploitation de smartphones dominants dans le monde, ont indiqué Google et Apple dans un communiqué commun.
"Ce que nous avons construit n'est pas une application, mais plutôt une interface de programmation (API) que les agences de santé pourront intégrer dans leurs propres applications", ont précisé les deux géants.
La balle est donc désormais dans le camp des développeurs nationaux pour construire une application pour smartphones à partir de cette plateforme.
En Europe, les Etats s'orientent dans leur grande majorité vers une application s'appuyant sur l'outil fourni par Apple et Google, mais la France et le Royaume-Uni notamment ont choisi une approche différente, la France expliquant qu'elle souhaitait garder l'entière maîtrise de sa solution de traçage.
Les applications britannique et française sont en cours de test.
Le Parlement français doit se prononcer sur l'application StopCovid la semaine prochaine. L'objectif est une mise en service le 2 juin.
- Adoption timide -
Selon Google et Apple, 22 pays sur 5 continents ont demandé à avoir accès à leur interface de programmation, et ils s'attendent à d'autres demandes dans les semaines à venir.
Aux Etats-Unis, trois Etats ont annoncé leur intention d'adopter cette technologie.
Le Dakota du Nord a lancé dès la fin avril "Care19" une application de traçage en partenariat avec un développeur privé, qui devait incorporer la proposition de Google et Apple dès qu'elle serait disponible.
Mais les premières versions ont été très critiquées par les utilisateurs, qui ont trouvé qu'elle ne parvenait pas à bien déterminer leur emplacement.
Près de 3 Américains sur 5 ne voudront ou ne pourront pas utiliser une application fondée sur l'interface des deux sociétés californiennes, d'après un sondage réalisé par la University of Maryland pour le Washington Post en avril.
Les réticences sont liées à la perception de la dangerosité du virus - ceux qui ne sentent pas concernés ne voient pas l'intérêt d'une telle appli - mais aussi à la possession d'un smartphone.
La moitié des personnes âgées de plus de 65 ans n'en ont pas, précise l'étude.
Viennent ensuite les inquiétudes sur la récolte des données personnelles.
- Conditions -
Inquiets de voir leur solution prise pour un outil de surveillance de masse, Google et Apple ont posé plusieurs conditions que les Etats devront respecter.
Ainsi l'application ne devra être disponible qu'à titre volontaire, et ne devra pas collecter de données de géolocalisation, ni donner lieu à une exploitation commerciale.
Une seule agence de santé par région ou par Etat pourra l'utiliser, pour ne pas qu'il y ait de "concurrence" d'applications sur un même territoire.
Et il reviendra à chaque utilisateur de décider s'il veut déclarer ou non sa contamination pour avertir les personnes qu'il a croisées.
Apple et Google promettent également de désinstaller leur solution "par région" lorsqu'elle ne sera plus nécessaire pour lutter contre le coronavirus.
En revanche, chaque autorité de santé ou Etat restera libre de faire un certain nombre de choix sur le paramétrage de l'application.
Ainsi pourront-ils décider, par exemple, à partir de quelles distance et durée de contact, ils évaluent un risque de contamination lorsque deux personnes se croisent.
Les apps de traçage de contacts permettent à un utilisateur qui découvre qu'il est contaminé de prévenir automatiquement toutes les personnes qu'il a croisées les jours précédents.
Elles utilisent le Bluetooth, le système qui permet aux smartphones et autres appareils électroniques de dialoguer à courte distance.
Les smartphones gardent la mémoire des autres smartphones qu'ils ont croisés, en utilisant un système de pseudonymes pour préserver l'anonymat des personnes.