Partager:
Le gouvernement cubain a donné le feu vert à l'existence de petites et moyennes entreprises sur l'île, une mesure attendue par le secteur privé, de plus en plus présent dans l'économie locale, a annoncé mercredi le journal Granma.
Le principe d'autoriser la création de PME, dans tant le secteur public comme privé, a été validé par le Conseil des ministres mais doit encore faire l'objet d'une loi et ne concerne pour l'instant qu'un nombre réduit d'activités.
Cette mesure constitue un pas de plus après la récente ouverture de la majorité des activités économiques au secteur privé (hormis des domaines-clés comme la presse, la santé, l'enseignement), auparavant limité.
Déjà 600.000 Cubains travaillent dans le privé - 13% de la population active -, dans cette île de 11,2 millions d'habitants, mais ces "cuentapropistas" (autoentrepreneurs) réclamaient une structure juridique leur permettant de créer des entreprises.
"Avec cette décision, nous approuvons la façon d'organiser les acteurs économiques, bien au-delà de la simple reconnaissance de certains d'entre eux", a souligné le président Miguel Diaz-Canel, cité par le journal. Désormais les autorités travailleront sur "les normes juridiques" de cette réforme.
Mais "l'expansion des activités" du secteur privé "ne conduit pas à un processus de privatisation (de l'économie), car il existe des limites à ne pas dépasser", a prévenu le Premier ministre Manuel Marrero.
Certaines activités ouvertes aux autoentrepreneurs ne le seront donc pas aux PME, comme "programmateur informatique, comptable, traducteur et interprète, vétérinaire, designers et certains types de cabinets de conseils", a-t-il précisé.
John Kavulich, président du Conseil économique cubano-américain, a salué la nouvelle, estimant qu'"en approuvant les PME, le gouvernement cubain élargit le potentiel d'engagement pour l'administration Biden", car il autorise "des individus et des entreprises aux Etats-Unis à faire de l'investissement direct et de prêts au secteur privé à Cuba".
Oniel Diaz, directeur du cabinet de consultants Auge, s'est lui montré déçu, soulignant qu'il ne s'agissait que d'"une annonce de ratification (des PME), une de plus" et que donc, "l'attente continue" pour le secteur privé.
Ces derniers mois, le gouvernement cubain a mis l'accélérateur sur les réformes pour moderniser l'économie, plongée dans sa pire crise en trente ans en raison des sanctions américaines, de la pandémie de coronavirus et des lourdeurs bureaucratiques de son modèle socialiste.