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Des milliers de manifestants ont défilé mardi à Paris sous une pluie battante pour un "service public de l'énergie" et pour dénoncer le projet de restructuration d'EDF, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le cortège des personnels des industries électriques et gazières (IEG), auquel s'était joint le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, a quitté la place de la Nation en direction de République à la mi-journée, sous les fumigènes et derrière une banderole affichant "le service public est une énergie d'avenir".
Des élus de gauche étaient présents, parmi lesquels le dirigeant LFI Jean-Luc Mélenchon et le numéro 2 de son parti Adrien Quatennens, ainsi que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.
Les manifestants, appelés à la mobilisation et à la grève par la CGT Energie, soutenue par les fédérations CGT des cheminots, du service public ou du spectacle, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "faire baisser les factures c'est urgent" ou "le service public de l'énergie est bon pour emploi, bon pour climat".
"On voit les dégâts des privatisations et de l'ouverture à la concurrence, nous revendiquons une entreprise publique au service de la Nation et du citoyen", a déclaré M. Martinez avant le début de la manifestation.
"L'énergie est un besoin essentiel, nous revendiquons que cette entreprise (EDF) reste publique; beaucoup de salariés sont mobilisés, le gouvernement tergiverse, hésite. Si c'était facile, le projet serait passé depuis longtemps, le gouvernement est sur le +reculoir+, il faut continuer à appuyer", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement a tort" et "doit tout ranger au fond du tiroir et garder son calme (...). On est au pied de difficultés énormes, on va perdre les savoir-faire, déstabiliser l'industrie, c'est un projet détestable qui ne va rien rapporter", a fustigé M. Mélenchon à propos du projet EDF.
Initialement baptisé "Hercule", le projet "Grand EDF" vise à réorganiser le groupe, fortement endetté, pour lui permettre de se développer dans les renouvelables, tout en assurant de lourds investissements dans le nucléaire. Le projet vise aussi à régler un vieux contentieux avec Bruxelles sur les concessions hydroélectriques.
Les salariés de l'énergie redoutent les conséquences sociales et locales de cette réorganisation.