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Le président français Emmanuel Macron a évoqué jeudi un dialogue "ingrat" et le "cynisme au rendez-vous de chaque discussion" avec son homologue russe Vladimir Poutine, affirmant avoir reçu "un refus explicite" à une opération humanitaire à Marioupol.
"Ce rôle de dialogue avec le président russe est ingrat, je passe des heures à discuter. Le cynisme est au rendez-vous de chaque discussion, ce n'est jamais une partie de plaisir... Mais c'est mon devoir", a-t-il répondu à des lecteurs du journal français Le Parisien. Il a ajouté ne pas espérer de "débouché" au conflit russo-ukrainien avant "mi-mai", tout en soulignant que le dialogue "aura été utile pour préparer la paix demain". Il accuse en outre le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, qui l'avait critiqué pour dialoguer avec Vladimir Poutine, d'être "un antisémite d'extrême droite, qui interdit les LGBT".
La veille, il l'avait déjà accusé de "s'immiscer dans la campagne politique française", pointant sa proximité avec sa rivale d'extrême droite à la présidentielle Marine Le Pen. Ces propos d'Emmanuel Macron interviennent au moment où Moscou a taxé d'"absurdes" jeudi les déclarations du porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal "sur le prétendu manque d'approbation de la Russie pour l'évacuation des civils de Marioupol".
"La partie russe est prête à déployer des couloirs humanitaires dans n'importe quelle direction dès que possible et à assurer l'évacuation en toute sécurité des civils", a assuré le ministère de la Défense.
D'après Emmanuel Macron, "le pouvoir russe choisit les gens qui sortent pour les amener en Russie". "Ce n'est donc pas une opération humanitaire. La France, elle, propose un corridor, avec la Croix-Rouge internationale. La Russie le refuse: cela l'isole diplomatiquement", a-t-il ajouté. Selon lui, "quand la France propose une opération humanitaire à Marioupol et qu'il y a un refus explicite du président russe, au moins les choses sont claires". Gabriel Attal avait déclaré jeudi, "au nom du gouvernement français", que "les frappes de la Russie contre l'hôpital pédiatrique de Marioupol (étaient) inhumaines et lâches".
L'armée russe et ses alliés séparatistes assiègent Marioupol depuis des semaines et font face à une résistance ukrainienne acharnée. La situation humanitaire y est catastrophique, selon les deux camps, et la ville largement en ruine.