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En Birmanie, les grandes roues des fêtes foraines tournent sans moteur, actionnées par des voltigeurs

En Birmanie, les grandes roues des fêtes foraines tournent sans moteur à la force des bras, actionnées par des voltigeurs bien entraînés, un travail risqué qui nécessite une coordination à la seconde près.

Au festival annuel des ballons à Taunggyi, dans le sud de l'État Shan, des montgolfières colorées s'élèvent dans le ciel noir tandis que des feux d'artifice retentissent.

Non loin de là, Aung Sein Phyo, donne un coup de sifflet, puis grimpe en quelques secondes avec plusieurs coéquipiers au sommet d'une grande roue éclairée d'une multitude de néons aux couleurs du kaléidoscope.

Chacun s'accroche à une des nacelles de la structure haute de 20 mètres. En faisant contre-poids, ils font tourner la roue, puis, avec une précision millimétrée, ils bondissent hors de la structure juste avant de toucher le sol et restent en bas pour la faire accélérer, à la grande joie des visiteurs.

"J'ai commencé à travailler là-dessus à l'âge de neuf ans", relève Aung, 22 ans. "Mes parents n'aimaient pas ça, alors je le faisais en cachette", sourit-il, tout reconnaissant qu'il s'agit d'un travail "dangereux".

Comme Aung, des centaines de jeunes voltigeurs travaillent, sans aucune protection, sur des grandes roues, baptisées "char yahat" en Birmanie.

Neuf mois par an, son équipe de quinze personnes parcourent les festivals et les fêtes foraines du pays, puis se repose pendant la saison de la mousson.

Le travail rapporte à chacun entre 70 et 100 dollars par mois.

"Nous avons un très bon esprit d'équipe", souligne Aung, qui estime qu'une vie et qu'un métier plus normal ne serait pas pour lui, même si sa famille lui manque. "C'est tout ce que je sais faire", sourit-il.

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