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En Espagne, la Costa del sol trépigne d'impatience de retrouver ses touristes

A Torremolinos, la plage est encore à moitié vide. Mais ce haut lieu du tourisme de masse dans le sud de l'Espagne attend de pied ferme les vacanciers dans les semaines à venir et espère que leur retour sonnera aussi celui de la "normalité".

A partir de lundi, les frontières espagnoles seront ouvertes à toutes les personnes vaccinées du monde entier, une date clé en vue de laquelle l'hôtel Melia Costa del Sol a rouvert mardi après neuf mois de fermeture.

"On a déjà retrouvé un peu les clients nationaux", se félicite son directeur adjoint, Orlando Perez, devant l'établissement situé sur le front de mer de cette station balnéaire andalouse.

35% des 540 chambres de l'hôtel sont réservées pour la semaine prochaine. Un niveau d'occupation bien loin des 90% habituels durant la période estivale avant la pandémie.

Orlando Perez mise donc beaucoup sur le retour des touristes internationaux.

Comme lui, tous les professionnels du tourisme de la deuxième destination mondiale ont les yeux rivés sur les prochaines semaines avec l'ouverture des frontières aux étrangers vaccinés lundi puis l'entrée en vigueur le 1er juillet du certificat sanitaire européen devant faciliter les voyages au sein de l'UE.

- Rideaux baissés -

De réjouissantes perspectives qui encouragent les hôtels et restaurants du bord de mer à rouvrir ou à fignoler les derniers travaux avant la reprise.

Mais plus on s'éloigne de la plage, plus on trouve des hôtels ou d'autres commerces aux rideaux baissés définitivement. Stigmates visibles de la pandémie à Torremolinos, "pôle touristique" de la région de la Costa del Sol "totalement dépendant du secteur" touristique, selon son maire, José Ortiz.

La pandémie a été "la claque la plus forte qu'ait connue la ville" et à présent les "attentes sont fortes": l'activité touristique devrait retrouver en juin et en juillet 50% de son niveau d'avant la pandémie, espère-t-il.

Le gouvernement de Pedro Sanchez a indiqué espérer au total cette année 45 millions de visiteurs contre 83,5 millions en 2019.

Jusqu'ici, ce sont surtout les touristes espagnols qui ont afflué à Torremolinos grâce à la levée début mai de l'état d'urgence sanitaire, qui avait empêché les voyages entre régions du pays six mois durant.

Jusqu'en 2019, ils représentaient la moitié du million de visiteurs que la ville de 68.000 habitants recevait chaque année.

Un contingent reste en revanche au coeur de toutes les préoccupations: les Britanniques, qui pèsent pour un tiers des visiteurs de Torremolinos en temps normal.

S'ils peuvent venir en Espagne sans restrictions depuis le 24 mai, ils restent soumis à leur retour au Royaume-Uni à une quarantaine et des tests payants. De quoi les dissuader de venir en Espagne.

"Le marché britannique représente jusqu'à 70% des touristes internationaux dans certains hôtels", explique Javier Hernandez, vice-président de l'association des hôteliers de la Costa del Sol, à l'enthousiasme modéré car il y a encore, selon lui, "beaucoup d'incertitude".

- "Sécurité à fond" -

Mais sur le front de mer de Torremolinos, l'espoir est bien présent.

Après une année "horrible", "les gens sortent la tête de l'eau, peu à peu, et on commence à voir que ça bouge", confie Cristian Martin, serveur depuis trois semaines au restaurant Pizza Mare.

"On espère retrouver un rythme plus normal à partir de la mi-juin et de juillet", déclare-t-il, souriant.

Patron du bar Eden Beach Club, Antonio Dominguez, dont les clients sont installés dans des hamacs pour boire un mojito, affirme qu'"on voit bien que ça va être un bon été".

"Le masque s'il vous plaît, mettez votre masque", lance-t-il à un client qui se dirige vers les toilettes.

Car les règles sanitaires constituent un argument supplémentaire pour attirer les clients.

A l'hôtel Melia par exemple, les chambres sont désinfectées à fond et aérées 24 heures entre chaque réservation. Les stylos ou les capsules de café dans les chambres sont systématiquement jetés après chaque passage. Quant aux couverts, ils sont en plastique et les menus en papier, terminant à la poubelle après chaque client.

"La sécurité à fond", commente son directeur adjoint Orlando Perez.

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