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"En maternelle, il y a un instinct": certains professeurs s'inquiètent de la réouverture complète des écoles

Les parents, les enfants et le personnel enseignant ont appris la nouvelle mercredi soir, vers 22h: finalement, les écoles primaires et maternelles vont rouvrir dans les prochains jours (voir les détails). Les raisons ? Les experts estiment qu'il n'y a finalement pas ou peu de danger pour les enfants et leur famille (voir les détails). 

Cette décision inquiète de nombreux professeurs. Comme Chloé Aubert, institutrice pour des enfants de 2ème primaire à l'école Saint-Martin d'Assesse, qui s'inquiète d'un manque de cohérence entre les règles à appliquer à la maison et celles imposées dans les écoles. "C'est difficile, parce qu'ils sont briefés à la maison.", explique-t-elle. "Certains parents sont inquiets et leur disent de faire attention à bien se laver les mains, de ne pas jouer trop près des camarades, et nous on va leur dit qu'on peut ? C'est contradictoire", regrette-t-elle ensuite.

Une situation que angoisse aussi Soha Delloye, qui est institutrice maternelle dans le même établissement. "En maternelle, c'est l'instinct. Tout se fait très naturellement, il va falloir que tous ces gestes se fassent de façon naturelle, pour les enseignants comme pour les enfants en classe", explique la jeune femme.

Cécile (prénom d'emprunt) est institutrice primaire en région bruxelloise. Elle ne comprend pas pourquoi ces nouvelles mesures sont approuvées, et ce seulement 9 jours après une première rentrée des classes. 

"On a quand même passé plus d'une semaine et demi à préparer ces mesures assez strictes. Ça nous a demandé beaucoup de temps et d'énergie. Descendre les bancs, calculer les distances, etc. On avait déjà donné les lettres de fin d'année. Et tout ça pour rien, puisqu'on va reprendre les cours de manière vraisemblablement normale. Donc il faudra tout remettre en place, et la semaine prochaine, de nouveau, ce sera beaucoup de travail pour préparer finalement une nouvelle rentrée", nous a-t-elle expliqué.

"Moi, ça me parait farfelu, ça change toutes les deux minutes, il faut suivre. Toutes les semaines, on nous sort de nouvelles règles: un jour il faut le masque, et maintenant il ne le faut plus. Ici, on se bat avec eux pour qu'ils mettent leur masque et respectent leurs copains et les distances. Et la semaine prochaine on ne leur dira plus la même chose".

"Pour moi, ça aurait été plus intéressant de se concentrer pour le mois de septembre, et laisser les choses comme elles étaient pour le moment. On aurait eu une ébauche plus intéressante et plus réfléchie pour la prochaine rentrée".

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