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Escalade: les grimpeurs français s'accrochent à leur rêve olympique

Confinement, report d'un an, saison quasi balayée: les quatre Français retenus pour le plus grand rendez-vous de l'histoire de l'escalade, son entrée dans la famille olympique aux Jeux de Tokyo, s'accrochent à leur rêve.

"Une de nos forces avec le frangin, c'est que quoi qu'il se passe on garde la motivation, s'il n'y a pas d'autre compétition d'ici là, il n'y aura pas mort d'hommes", souffle à l'AFP Mickaël Mawem, qualifié pour les JO avec son frère Bassa Mawem.

Dotée d'un circuit de coupe du monde, l'escalade connaît comme tous les sports une cascade d'annulations mais a réussi pourtant à proposer une étape de reprise, vendredi et samedi à Briançon (Hautes-Alpes), où les tout meilleurs européens sont présents.

Sans les frères Mawem, Bassa vivant en Nouvelle-Calédonie et Mickaël préférant se concentrer sur les Championnats d'Europe à Moscou (20-29 novembre). Quant aux deux athlètes féminines sélectionnées pour Tokyo, Anouck Jaubert a dû renoncer, blessée à un pied, mais Julia Chanourdie a répondu présent.

- "S'amuser" -

"Ca va faire du bien, j'ai hâte. C'est un moyen de s'amuser tout en mettant des choses en place pour les Jeux", souligne Chanourdie, qui confesse "un gros coup de mou" après le confinement.

"Je me suis beaucoup entraînée mais je n'avais pas trop la motivation parce qu'il n'y avait rien vraiment derrière. J'étais un peu dégoûtée, il a fallu que je fasse une pause", raconte la Française, qui s'est vite remise à grimper, entre Annecy, un mur à la maison et les salles lyonnaises.

"Me maintenir, ne pas trop me prendre la tête, me faire plaisir et ne pas me fatiguer pour ne pas craquer au mauvais moment", répète comme un mantra l'athlète de 24 ans.

Mickaël Mawem, lui, est "revenu plus fort de ce confinement". "J'ai continué à m'entraîner assez fort, sans la pression de devoir être prêt à telle date. Ca a permis un repos mental. Être libre, ça a fait du bien. En sept ans c'est la première coupure sans compétition que j'ai, ne penser qu'à mon entraînement et rien d'autre".

Il faut dire que les Mawem sont de véritables accros de l'entraînement. "Avec mon frère, on aime la compétition mais on adore l'entraînement ! On a commencé l'escalade en salle, on aime s'entraîner sur la résine et le plastique. On passe des journées de travail, c'est un vrai boulot !", confie Mickaël, 30 ans, basé à Voiron (Isère).

- "Une année de plus" -

A des milliers de kilomètres, l'aîné des Mawem, Bassa, se "botte les fesses tous les jours pour être le meilleur à l'entraînement".

Dirigeant d'une salle d'escalade, il est en permanence connecté à sa discipline et a accueilli avec soulagement le report d'un an des JO. "C'est une année de plus pour s'entraîner... et j'adore m'entraîner !", lance-t-il lui aussi.

A 35 ans, il se prépare sans relâche pour ce qui n'était pas au préalable un rêve, les JO.

"Ce n'était pas un rêve parce que ça nous est tombé dessus! En 2016, on a appris que l'escalade entrait aux Jeux olympiques, avec mon frère on s'était dit que ce serait fou que ce soit nous deux qui représentions la France. Et on a réussi".

A Tokyo, 20 grimpeurs chez les messieurs et 20 chez les dames iront chercher un titre olympique, le combiné, qui allie les trois spécialités de l'escalade: la difficulté (se frayer une voie sur une paroi ardue), le bloc (jouer de technique en sautant sans corde sur des prises sur des blocs) et la vitesse (grimper 15 mètres en moins de dix secondes).

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