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Esther Essy à 43 ans, elle est aide-soignante dans une maison de repos du Hainaut où 75% du personnel est vacciné. Pour l'instant, elle refuse la vaccination. "J'ai plus peur du vaccin que d'être contaminée parce que moi je ne l'ai jamais eu et j'ai dû travailler dans des pavillons covid durant les 3 vagues", débute Esther, "et je n'ai jamais été infectée".
Esther souhaite conserver sa liberté de choix. Une position qui l'expose à une pression sociale au quotidien, explique-t-elle. "Et même au niveau du travail, il y a également cette pression-là. Quand votre supérieur vous dit 'mais pourquoi vous ne le faites pas? Vous faites partie du corps médical et vous n'acceptez pas le vaccin, c'est impensable', quelque part on se sent un peu gênée", avoue-t-elle.
L'association des médecins chefs préconise une vaccination obligatoire du personnel soignant
Esther n'est pas la seule soignante à refuser la vaccination: au grand hôpital de Charleroi, environ 20% du personnel soignant a refusé le vaccin contre le covid-19 pour le moment. "Les craintes viennent du fait que le vaccin serait récent, qu'on a pas assez de recul, qu'on a peur d'avoir des effets secondaires", détaille Manfredi Ventura, directeur médical du grand hôpital de Charleroi et président de l'association francophone des médecins chef.
Du personnel qui reste donc en contact avec les patients. L'association des médecins chefs préconise une vaccination obligatoire des soignants. "On est tout à fait pour le fait de continuer à informer, c'est important parce que les gens bien informés pourront répandre cette information autour d'eux mais à un certain moment, quand on constate des réticences qui ne sont pas objectives et reposent sur des bases totalement ésotériques, je crois qu'il faut forcer le mouvement et forcer les gens à se vacciner", explique Manfredi Ventura.
"Ce n'est pas quelque chose de nouveau et d'inhumain, il faut savoir que le vaccin contre l'hépatite est obligatoire pour le personnel soignant", fait-il savoir. Esther, elle, n'est pas catégorique, sa position pourrait évoluer. Et si la vaccination du personnel soignant devient obligatoire, elle s'y soumettra.