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Ethiopie/Tigré: le Premier ministre annonce une riposte après l'attaque d'un camp militaire

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré mercredi que le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région d’Ethiopie, "a attaqué une base militaire fédérale", et M. Abiy a annoncé une réponse militaire.

Une telle réponse marquerait le début d'un potentiel conflit en Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, en proie à des tensions internes croissantes.

"Le TPLF a attaqué un camp militaire (fédéral) dans le Tigré. Il a essayé de piller le commandement du Nord", a déclaré Abiy Ahmed dans un texte posté sur Facebook et sur Twitter.

"Nos forces de défense ont reçu l'ordre (...) d'assumer leur tâche de sauver la nation. Le dernier stade de la ligne rouge a été franchi. La force est utilisée dans la même mesure pour sauver le peuple et le pays", a-t-il ajouté.

Il n'était pas dans l'immédiat possible d'obtenir plus de détails sur cette attaque présumée au Tigré, dont les responsables n'étaient pas joignables par téléphone.

De même, la nature concrète de la réponse militaire fédérale n'était pas clairement établie dans l'immédiat, mais plusieurs analystes et diplomates se sont inquiétés récemment du possible déclenchement d'un conflit entre les deux camps.

Vendredi, le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) avait mis en garde contre la possibilité d'un "conflit destructeur susceptible même de mettre en pièces l'Etat éthiopien."

La tension est montée d'un cran ces derniers jours entre Addis Abeba et le Tigré, qui ne reconnaît plus l'autorité de l'Etat fédéral depuis que les élections nationales qui devaient se tenir en août dernier ont été reportées.

Rejetant la prolongation par le Parlement fédéral du mandat des députés - nationaux et régionaux - censé expirer en octobre, les leaders tigréens, qui ont dominé la politique nationale pendant près de 30 ans avant l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018, ont décidé de tenir unilatéralement des élections dans leur région en septembre.

Depuis, chaque camp considère l'autre comme illégitime. Les sénateurs éthiopiens ont voté début octobre pour une rupture des contacts et des financements entre les autorités fédérales et les responsables du Tigré.

La semaine dernière, ces tensions se sont cristallisées sur le contrôle des personnels et équipements militaires du Tigré.

Vendredi, un général nommé par Addis Abeba avait été empêché d'y prendre son poste par le TPLF et avait du rebrousser chemin, après avoir été informé que "sa nomination ne serait pas considérée comme légitime".

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