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Fermetures d'écoles, classes surchargées: Macron veut rassurer une communauté éducative sur le qui-vive

Emmanuel Macron a tenté jeudi de rassurer une communauté éducative sur le qui-vive en s'engageant à ne fermer aucune école jusqu'à la fin de son mandat et à limiter le nombre d'élèves par classe pour la petite enfance.

- Les hôpitaux et les écoles

Le président de la République souhaite "ne plus avoir d'ici à la fin du quinquennat de nouvelles fermetures, ni d'hôpitaux, ni d'écoles sans l'accord du maire", a-t-il déclaré lors de sa première grande conférence de presse à l'Elysée.

Au printemps 2018, avant l'éclosion des "gilets jaunes", le gouvernement avait bataillé pour éteindre la controverse sur les fermetures de classes dans des zones rurales qui s'estimaient "sacrifiées".

Pas sûr que la promesse présidentielle suffise à apaiser le monde éducatif, qui s'est par ailleurs récemment mobilisé contre la loi Blanquer sur l'école de la confiance.

"La vraie question ce ne sont pas les fermetures d'écoles mais les fermetures de classe. C'est comme pour les hôpitaux: très peu ferment mais on assiste à de nombreuses fermetures de services", a indiqué à l'AFP André Laignel, premier vice-président de l'Association des maires de France et maire PS d'Issoudun (Indre).

"Ce que les communes attendent, c'est qu'on ne ferme plus de classe. Si tout cela n'est pas précisé, si les moyens ne sont pas en adéquation, ce sera une nouvelle fois un rideau de fumée", assure l'édile.

- Les classes

Durant sa conférence de presse, le chef de l'Etat a également annoncé vouloir limiter à 24 le nombre d'enfants par classe en grande section de maternelle, CP et CE1, et étendre à la grande section de maternelle, dans les quartiers défavorisés, le dédoublement des classes déjà mis en oeuvre au CP et au CE1.

Saluée sur le fond, ce chiffre de 24 élèves maximum suscite toutefois un certain scepticisme alors que la France est à la traîne sur les effectifs en classe parmi les pays industrialisés.

"Il va falloir expliquer comment il compte s'y prendre pour baisser ces effectifs", commente Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

"Il va en effet falloir un effort très conséquent en terme de postes, même en tenant compte de la baisse démographique qui s'annonce", ajoute-t-elle. "Or aujourd'hui c'est plutôt à une baisse du nombre de postes au concours de recrutement de profs des écoles qu'on assiste. Pour 2019, ça nous semble infaisable".

Aux termes du budget 2019, le gouvernement a prévu de supprimer 2.650 postes dans les collèges et lycées publics et d'en créer 1.800 dans le primaire.

"Notre crainte, c'est qu'en baissant les effectifs de ces trois classes, on surcharge les autres", dit aussi Mme Popineau. Il faut que tout le monde ait de bonnes conditions d'apprentissage".

Le dédoublement des classes, mesure éducative phare du quinquennat, a d'abord concerné, à la rentrée 2017, 2.200 classes de CP de quartiers très défavorisés (dits REP+), avant d'être étendue en septembre à 3.200 classes de CP de quartiers défavorisés (REP) et 1.500 classes de CE1 en REP+.

A la rentrée prochaine, elle touchera tous les CE1 de REP+ et de REP et bénéficiera ainsi à 300.000 élèves, soit 20% d'une classe d'âge.

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