Partager:
Geneviève Legay, 73 ans, la porte-parole d'Attac dans les Alpes-maritimes blessée lors d'une charge de police à Nice durant une manifestation de gilets jaunes le 23 mars, a invité lundi le président de la République Emmanuel Macron à "pendre en compte les souffrances du peuple".
"Je voudrais que vous preniez en compte les souffrances du peuple, que vous écoutiez les souffrances de gens", a dit la septuagénaire qui a lu, entourée de sa famille et assise dans un fauteuil roulant à l'hôpital niçois où elle est soignée, un message au président de la République.
Expliquant avoir été présente au rassemblement du 23 mars "pour la liberté de manifester", Mme Legay a indiqué "y être allée pacifiquement". "On ne m'a rien dit, j'étais persuadée que ce n'était pas interdit", a-t-elle répété.
"Quelle est votre réponse pour les victimes des violences policières qui vont crescendo?", a-elle dit, demandant à M. Macron de "les prendre en compte".
"J'ai une pensée particulière pour Zineb Redouane qui est morte à Marseille après avoir reçu une grenade. Personne n'en parle plus, c'est inacceptable, a jugé Mme Legay estimant que c'était "le temps d'écouter, de prendre des décisions en conséquences. Sachez-qu'on ne lâchera rien", a-t-elle lancé.
Le 2 décembre 2018, Zineb Redouane, 80 ans était décédée sur la table d'opération de l'hôpital après avoir été frappée au visage par un projectile en fermant les volets de son appartement, durant des incidents lors d'une manifestation.
Interrogée sur son état de santé, Mme Legay a indiqué avoir des vertiges et précisé que les médecins lui avaient dit qu'elle pourrait sortir "d'ici une quinzaine de jours", mais "ce n'est pas certain".
Lors d'une manifestation interdite de "gilets jaunes" à Nice, Mme Legay qui a répété qu'elle "pensait avoir reçu un coup de matraque", a eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne. Un policier a admis l'avoir repoussée du bras, tout en disant avoir respecté les ordres.
Une information judiciaire a été ouverte à Nice pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique". Son dépaysement a été demandé par l'avocat de la famille de la victime Me Arié Alimi.
L'avocat dénonce notamment le fait que le procureur de Nice ait nié dans un premier temps tout contact entre la manifestante et un policier et le fait que l'enquête ait été confiée, juste après les faits, à la sûreté départementale dont la cheffe est la compagne du commissaire chargé du commandement le jour de la manifestation.