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La capitale ukrainienne Kiev, que les forces russes tentent d'encercler et qui est sous couvre-feu depuis mardi soir après des frappes russes lundi et mardi, a été à nouveau visée mercredi, secouée à l'aube par plusieurs fortes explosions.
Les tirs russes contre plusieurs villes se sont intensifiés, et les villes de Kharkiv (nord-est) et Marioupol (sud-est) sont ainsi bombardées sans répit.
Voici un point de la situation établi à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place et de services d'urgence, ainsi que de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
- Kiev et le Nord -
Les forces russes tentent toujours d'encercler Kiev, qui est sous couvre-feu depuis mardi 20H00 (18H00 GMT) et jusqu'à jeudi 07H00 (05H00 GMT).
Plusieurs explosions ont à nouveau été entendues à l'aube mercredi, a constaté l'AFP. D'épaisses colonnes de fumée noire s'élevaient peu après au-dessus de la ville, comme la veille, quand plusieurs frappes russes avaient touché des immeubles d'habitation, faisant au moins quatre morts.
Les autorités locales n'ont fourni aucun bilan ni précisions dans l'immédiat.
Kharkiv (nord), deuxième ville d'Ukraine, est entourée par les forces russes sur plusieurs côtés et les grands axes, mais n'est pas encerclée. Des combats font aussi rage dans cette ville.
- L'Est -
La ville de Zaporojie, largement épargnée jusqu'ici par l'offensive russe, a été visée par des frappes mercredi, notamment l'une de ses gares, selon les autorités locales.
"Des sites civils de Zaporojie ont été bombardés pour la première fois", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Olexandre Staroukh.
Zaporojie est la destination du couloir humanitaire pour les centaines de milliers d'habitants de la ville portuaire de Marioupol, assiégée par les forces russes.
- Le Sud -
Les soldats russes tentent toujours de prendre Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d'Azov, assiégée depuis des jours. Située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief séparatiste de Donetsk, c'est la plus grande ville encore aux mains de Kiev dans le bassin du Donbass.
La prise par Moscou de Marioupol serait un important tournant dans l'invasion de l'Ukraine. Elle permettrait de faire complètement la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.
- L'Ouest et le Centre -
Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts, ont indiqué les autorités locales mardi.
- Bilan humain -
Aucun bilan précis n'était disponible dans l'immédiat.
Au moins 691 civils, dont une cinquantaine d'enfants, ont été tués en Ukraine, et plus de 1.140 blessés (dont 62 enfants), d'après le dernier bilan du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) en Ukraine, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.
"Environ 1.300" militaires ukrainiens ont été tués depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a déclaré de son côté samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine affirme que l'armée russe, elle, a perdu "environ 12.000 hommes". Moscou a annoncé le 2 mars un seul et unique bilan (498 soldats tués). Le Pentagone a fourni pour sa part une estimation de 2.000 à 4.000 morts russes en 14 jours.
La municipalité de Marioupol affirme que près de 2.200 habitants ont péri dans cette seule ville.
- Réfugiés et déplacés -
En presque trois semaines de guerre, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.
burx-lp/mlx/cls