Partager:
Patrice Canayer espère que Montpellier va cesser de "voir tout en négatif" pour enfin ouvrir son compteur en Ligue des champions, samedi (17h30) contre les Hongrois de Veszprem, après quatre défaites d'affilée, une contre-performance jamais vue chez un tenant du titre.
Pour l'entraîneur, véritable maître à bord depuis 1994, les difficultés du début de saison sont "liées à des facteurs émotifs". "On n'a pas les résultats que l'on aimerait, on se frustre, on s'énerve et on se met en panique. Avant de se concentrer sur les résultats, il faut se concentrer sur le jeu. Comme le nôtre nécessite de la précision, on est en difficulté", dit-il.
Versé dans un groupe terrible où se côtoient les quatre derniers lauréats, Montpellier a été balayé la semaine passée à Barcelone (35-27), après avoir perdu aussi contre les Macédoniens du Vardar Skopje, les Polonais de Kielce et les Biélorusses de Brest. Ces derniers sont l'une des deux équipes que le MHB doit absolument laisser derrière lui, avec a priori les Suédois de Kristianstad, pour se qualifier pour la phase finale.
"Notre problème n'est pas l'image que l'on a des autres, mais celle que l'on a de nous. On doit objectiver les choses pour trouver des solutions. Comme on traverse un moment délicat, on voit tout en négatif", ajoute Canayer, qui relativise toutefois l'urgence de la situation: "Je suis inquiet pour les choses graves. Si on ne se qualifie pas, le club ne s'arrêtera pas de vivre. Et il reste encore des points à prendre".
- De l'euphorie au doute -
En moins de cinq mois depuis la finale de Cologne, Montpellier a basculé de l'euphorie au doute. Il plie sous le poids du statut de champion d'Europe, paie au prix fort le départ à Barcelone du pivot Ludovic Fabregas, clef de voûte de sa défense, et souffre de l'absence de deux titulaires, l'arrière lituanien Jonas Truchanovicius, révélation de l'an passé, et de l'ailier Michaël Guigou, auquel on a retiré le brassard de capitaine.
"En défense, Ludovic tenait un rôle important. On cherche à l'heure actuelle les bonnes solutions. Il jouait cinquante minutes par match, ce qui nous épargnait de nous poser la question de la rotation", consent Canayer. Le jeune pivot international (22 ans) a pris ses marques au Barça en moins de deux mois, inscrivant notamment six buts devant son ancien club.
En l'absence de l'expérimenté Michaël Guigou, qui sera de retour début novembre, les autres leaders, comme le gardien Vincent Gérard ou le nouveau capitaine Valentin Porte, peinent à tenir le cap face aux vents contraires.
Si Montpellier voit tout en noir, Veszprem ne traverse pas non plus sa période la plus faste. Déchu du titre de champion de Hongrie par le rival Szeged l'an passé, éliminé dès les 8es de finale de la Ligue des champions, le riche club hongrois vient d'écarter l'entraîneur suédois Ljubomir Vranjes et d'envoyer le Français William Accambray, un ancien de Montpellier, en prêt chez les Slovènes de Celje. Il a commencé à rebondir en s'imposant la semaine dernière à Brest.