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Hillary Clinton : les Etats-Unis "ne peuvent se permettre quatre ans de plus" avec Trump

"Nous devons gagner". Venue au festival de Sundance avec "Hillary", sa série documentaire autobiographique, Hillary Clinton a affirmé que les Etats-Unis ne pouvaient "se permettre quatre ans de plus" avec Donald Trump et qu'elle ferait "tout (son) possible" pour assurer une victoire démocrate en 2020.

Peu avant la présentation en avant-première mondiale de la série, réalisée par Nanette Burstein pour la plate-forme de streaming Hulu, l'ancienne secrétaire d'Etat et candidate malheureuse à la présidentielle de 2016 a accordé une poignée d'interviews sur un tapis rouge trié sur le volet, entourée d'une sécurité peu commune pour ce festival indépendant de cinéma.

Interrogée sur la prochaine élection présidentielle – à quelques jours des premiers votes pour les primaires démocrates – Mme Clinton a lancé, en prenant soin de ne jamais prononcer le nom de Donald Trump : "Je pense juste que nous devons gagner. Je ne pense pas que nous puissions nous permettre quatre ans de plus avec le président sortant".

"Ce serait absolument dangereux pour notre démocratie, et je ferai tout mon possible pour assurer, cette fois, une victoire des démocrates", a-t-elle ajouté.

Vêtue d'un manteau noir, souriante et détendue, Mme Clinton a détaillé pour l'AFP les défis qui attendent, selon elle, son camp politique dans les semaines et mois à venir.

"Nous allons devoir faire mieux que le camp adverse, car ils sont extrêmement organisés, incroyablement bien financés et ils bénéficient d'une aide étrangère", assure-t-elle sans détour.

- La victoire "à portée de main" -

"Notre camp va devoir s'opposer aux suppressions d'électeurs, gérer la menace réelle du piratage et de l'utilisation à des fins hostiles de documents volés, contrer les fausses publicités et informations qui circulent sur les réseaux sociaux, venant de notre pays ou de l'extérieur, protéger notre appareil électoral... donc nous avons beaucoup de travail", explique-t-elle.

Elle estime cependant que la victoire est à portée de main : "Nous devrions gagner car je pense que les gens ont vu les promesses non tenues et les échecs de cette administration. Mais nous allons devoir surmonter tous les obstacles que (les républicains) mettent sur notre route".

La présentation de la série-événement de Hulu, qui retrace la vie et la carrière d'Hillary Clinton, était l'un des moments les plus attendus de Sundance, le plus grand festival de cinéma américain, qui se tient jusqu'au 2 février à Park City, dans les montagnes de l'Utah, dans l'ouest du pays.

La série de quatre heures – découpée en quatre épisodes d'une heure – avait d'abord été envisagée comme un documentaire sur les coulisses de la campagne électorale de 2016, en utilisant les 1.700 heures d'images tournées par l'équipe à l'époque. "Je pensais que ce serait formidable pour les gens d'avoir l'opportunité de voir cela", raconte l'ex-Secrétaire d'Etat.

"Mais après avoir travaillé sur le matériel, ils sont revenus vers moi et m'ont dit : +Vous savez, il y a une plus grande histoire ici, nous voulons raconter votre vie, parler de parcours de femme et de politique+. Et j'ai dit +OK, allons-y !+", se souvient-elle.

A l'heure où le cinéma documentaire vit un âge d'or – notamment grâce aux plate-formes de streaming – Mme Clinton est persuadée qu'une série comme "Hillary" peut offrir un nouveau regard sur la politique et l'actualité.

La série devrait également apporter son lot de controverses. Des extraits ont déjà fuité, dans lesquels l'ex-candidate ne mâche pas ses mots à l'encontre de son opposant à la primaire démocrate de 2016, Bernie Sanders : "Personne ne l'aime, personne ne veut travailler avec lui", déclare-t-elle dans un épisode.

Mais la réalisatrice de la série, Nanette Burstein – nommée à l'Oscar du documentaire en 2000 pour "On the ropes", un film sur le parcours de trois jeunes boxeurs et de leur entraîneur – n'a pas peur de la controverse.

"Le cœur du documentaire, c'est de montrer à quel point la Secrétaire d'Etat Clinton est une personnalité clivante", explique-t-elle à l'AFP. "Elle est à la fois admirée et vilipendée, et notre objectif est de montrer cela. Je ne doutais pas une seule seconde que la réaction à ce film serait dans la même veine".

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