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Hong Kong: sortie de prison du meurtrier présumé, catalyseur de la crise

L'homme accusé de meurtre dont le projet d'extradition vers Taïwan avait déclenché le vaste mouvement de protestation qui secoue Hong Kong depuis près de cinq mois a été remis en liberté mercredi à Hong Kong où il devrait désormais rester.

La crise à Hong Kong était née de la contestation populaire d'un projet de loi, depuis suspendu, permettant les extraditions vers la Chine.

Le pouvoir exécutif hongkongais avait décidé de soumettre ce texte après le meurtre d'une jeune femme par son petit ami hongkongais Chan Tong-kai, en 2018 à Taïwan, où ils passaient des vacances.

M. Chan avait fui et était rentré à Hong Kong d'où il ne pouvait pas être extradé, faute de traité d'extradition entre l'ex-colonie britannique et Taïwan, que la République populaire de Chine considère comme une de ses provinces.

Le meurtrier présumé, qui a purgé une peine 18 mois d'emprisonnement pour avoir volé des biens appartenant à sa petite amie, a présenté ses excuses à la famille de la victime.

"Je suis prêt à me rendre (...) et à retourner à Taïwan pour faire face au procès et purger ma peine", a déclaré à la presse Chan Tong-kai, 20 ans, à sa sortie de prison.

Mais pour le moment il ne retournera pas à Taïwan, l'île ayant déclaré qu'il ne serait pas admis au titre de visiteur ordinaire. La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, a affirmé que le suspect ne pouvait qu'être arrêté et ne pouvait pas se rendre.

Taipei avait demandé mardi l'autorisation d'envoyer du personnel à Hong Kong afin d'aller le chercher. Les autorités hongkongaises ont rejeté cette demande, jugée irrespectueuse et "totalement inacceptable".

Le secrétaire à la Sécurité de Hong Kong, John Lee a déclaré mercredi que M. Chan avait purgé sa peine à Hong Kong et était désormais un "homme libre".

"Le gouvernement n'a pas le droit de lui imposer des mesures obligatoires", a indiqué M. Lee, exhortant Taïwan à ne pas faire obstacle pour permettre à M. Chan de se rendre. "Si la justice n'est pas rendue, Taïwan doit en assumer toutes les responsabilités", a-t-il ajouté.

La proposition de loi sur les extraditions a déclenché une vaste mobilisation, avec des manifestations et actions quasi-quotidiennes depuis plus de quatre mois, donnant lieu à la pire crise politique depuis la rétrocession en 1997 de l'ex-colonie britannique à la Chine.

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