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Aucune femme en âge d'avoir ses règles n'a pu accéder au temple d'Ayyappa à Sabarimala, dans le sud de l'Inde, qui a refermé ses portes jusqu'à novembre en ignorant de fait une décision de justice l'obligeant à accueillir les femmes qui a suscité l'opposition des traditionalistes hindous.
Des foules de manifestants ont empêché les femmes âgées de 10 à 50 ans d'accéder au temple lorsqu'il a ouvert mercredi, jusqu'à ce qu'il se referme lundi soir.
C'était le première fois que le temple ouvrait depuis le jugement de la Cour suprême qui a révoqué le mois dernier une vieille interdiction faite aux femmes de cette catégorie d'âge d'y pénétrer.
Par endroits, des manifestants ont jeté des pierres contre des bus. En dépit de la protection policière autour d'elles, des femmes tentant de monter au temple ont dû rebrousser chemin.
Le sanctuaire, qui n'ouvre que par périodes de quelques jours chaque année, se trouve au sommet d'une colline dans la nature, à plusieurs heures de marche.
Des femmes journalistes couvrant l'événement ont aussi été prises à partie.
Les femmes indiennes peuvent accéder à la plupart des temples hindous mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces dernières années.
L'interdiction du temple de Sabarimala aux femmes était un tabou de longue date et avait été approuvée par un tribunal du Kerala en 1991. Les femmes réglées sont souvent considérées comme impures dans cette société conservatrice et patriarcale.
La révocation de cette mesure par la Cour suprême a suscité la colère des conservateurs, notamment dans les rangs du Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi, au pouvoir à New Delhi.
En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la révocation d'une interdiction identique dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra (centre). La même année, un tribunal avait également autorisé aux femmes l'accès au sanctuaire du mausolée et mosquée Haji Ali Dargah à Bombay.