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Jonathann Daval a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises de la Haute-Saône pour le meurtre de sa femme Alexia en octobre 2017, au terme d'une affaire et d'un procès extrêmement médiatisés. Retour sur les moments forts.
Amaigri et au bord des larmes au premier jour du procès
Le procès très attendu de Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans jugé pour le meurtre de sa femme Alexia en 2017, s'était ouvert lundi peu devant la cour d'assises de la Haute-Saône, à Vesoul. L'accusé était apparu vêtu d'une marinière, amaigri et déclinant son identité d'une voix faible, au bord des larmes.
Face au récit du médecin légiste, la famille d'Alexia quitte la salle d'audience
Au premier jour du procès, le médecin légiste qui a autopsié le corps d'Alexia Daval avait été entendu. Il avait décrit l'état du corps de la jeune femme lorsqu'il a été découvert dans la forêt. "Un drap blanc en partie calciné se trouvait sur le visage. La face visible du corps était carbonisée, notamment sur le visage, le cou, la partie haute du tronc, la main gauche, la zone pelvienne, les cuisses, et le pied droit, avec une amputation thermique", avait-il indiqué. Des photos ont également été diffusées. Pour les proches d'Alexia, ce moment a été insoutenable. Pour ne pas entendre les détails du rapport, notamment sur la crémation du corps, ils ont quitté la salle.
"Sitôt qu'on parle de ma fille dans des termes de légiste, le massacre qu'elle a subi, je ne peux pas écouter, c'est de ma fille qu'on parle", avait déclaré Isabelle Fouillot, en sanglots. "C'est d'un être humain qu'on parle, c'est pas d'un bout de viande. Je ne peux pas le supporter."
Jonathann s'était quant à lui bouché les oreilles à plusieurs reprises et s'était recroquevillé dans son box, jusqu'à presque disparaître.
La lettre d'amour
Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia Daval avait d'emblée prévenu la Cour d'assises de la Haute-Saône qu'elle entendait "défendre la mémoire de sa fille", appelant Jonathann Daval à être "un homme" et à dire "la vérité". Au deuxième jour du procès, elle s'était adressée à Jonathann et lui avait lu une lettre qu'Alexia lui avait écrite. "Pour mon Valentin que j’aime tant. Pour Valentin, pour t’avoir regardé un jour, le sens de ma vie a changé, ce regard ne m’avait pas prévenu que j’allais tomber amoureuse, d’un être atypique, aussi gentil que diablotin. Huit ans que nous partageons nos vies, que nous sommes un couple (...) Tu es indispensable pour faire tourner ma Terre (...) Je t'aime", avait-elle énoncé.
À la lecture de cette lettre, Jonathann Daval s'était mis à pleurer et s'était recroqueviller derrière son masque.
"Je voudrais d'abord m'excuser": les premiers mots de Jonathann Daval lors de son interrogatoire
Au troisième jour du procès, Jonathann Daval avait présenté ses "excuses", ajoutant aussitôt que ce qu'il avait fait n'était "pas excusable". "C'est peut être pas adapté, mais je voudrais d'abord avoir des excuses, même si c'est pas excusable ce que j'ai fait", a-t-il déclaré, la voix étranglée par l'émotion. "Je leur ai enlevé leur fille, je leur ai menti", avait-il ajouté à l'adresse des parents d'Alexia, qui l'avaient exhorté auparavant à dire la "vérité".
Ses excuses englobent également "l'histoire du complot qui a détruit votre vie et la vie de ma famille à qui j'ai menti aussi", "les gendarmes aussi, à qui j'ai menti, qui ont dû refaire des recherches supplémentaires". "J'ai menti à la France aussi", avait dit le trentenaire dont le visage de veuf éploré s'était affiché pendant trois mois dans les médias, avant son interpellation en janvier 2018.
Malaise vagal, suspension d'audience
Jonathann Daval s'était évanoui en plein interrogatoire au tribunal et avait dû être conduit aux urgences. "Jonathann Daval a fait un malaise et compte tenu du fait qu'il ne se remet pas, il est parti en véhicule médicalisé pour être examiné aux urgences", avait alors déclaré le président de la cour d'assises. Il avait été placé en observation à l'hôpital de Vesoul pour la nuit pour lui éviter le transport fatigant depuis la maison d'arrêt de Dijon. Le procès avait pu reprendre normalement le lendemain.
"Je lui ai donné la mort": le terrible aveu de Jonathann
Même son avocat en doutait, mais Jonathann Daval avait finalement livré devant les assises de Haute-Saône le récit terrifiant du meurtre de son épouse Alexia, avec cet ultime aveu: il a bien "donné la mort" volontairement à sa femme. "C'est donc la mort que vous vouliez ?", l'avait interrogé le président. "Ben oui", lâche Jonathann qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour ce "meurtre sur conjoint" désormais pleinement assumé.
"Je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu'un comme ça, c'est pour donner la mort", avait-il encore avoué dans le silence glacial du prétoire.
Résignée, la mère d'Alexia dit "adieu" à Jonathann
C'était sa dernière chance d'obtenir de Jonathann Daval les réponses à ses questions: déçue, Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia, avait froidement lancé devant les assises de la Haute-Saône un dernier "adieu" à celui qui a reconnu le meurtre de sa fille, avant de lui souhaiter "un bon séjour en prison".
Appelée pour la dernière fois à la barre, Isabelle Fouillot avait refusé de croire que sa fille a été tuée pour "de simples mots", comme le soutient Jonathann. Lors d'un échange d'une rare intensité, elle avait donc interpellé à travers la petite salle des assises son ancien gendre pour tenter de lui arracher d'ultimes explications. "Ça n'a pas fonctionné, je me résigne à ne pas savoir ce qu'il c'est vraiment passé", avait-elle expliqué, dépitée, à l'issue de l'audience, devant les journalistes. "Maintenant, qu'il passe le plus (de temps) en prison, c'est tout ce que je demande", avait-elle ajouté, alors que son époux Jean-Pierre avait réclamé "la peine maximale" à l'encontre de Jonathann Daval.