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Un attentat-suicide qui a fait au moins sept morts et 35 blessés a visé dimanche un centre d'enregistrement pour les élections législatives à Kaboul, confirmant les risques de violences redoutés à l'occasion du scrutin prévu en octobre.
Un kamikaze s'est fait exploser à l'entrée du centre où les électeurs récupèrent leur pièce d'identité avant de s'inscrire sur les registres électoraux.
Selon les premières images disponibles de la télévision nationale, Ariana TV, la charge était de forte puissance et a projeté des débris dans un vaste rayon. Des flaques de sang et de nombreux corps à terre étaient clairement visibles, ainsi que des véhicules carbonisés et un immeuble de deux étages, partiellement détruit.
Sur place, la foule en colère criait "Mort au gouvernement", "Mort aux talibans".
L'attentat - qui n'a pas encore été revendiqué -, s'est produit en début de matinée dans l'ouest de la capitale afghane, dans le quartier majoritairement chiite de Dasht-e-Barchi.
La minorité chiite est régulièrement visée par le groupe Etat islamique (EI) depuis 2016.
"Les gens étaient rassemblés pour récupérer leur tazkira (carte d'identité), l'explosion s'est produite à l'entrée. C'était un kamikaze", a déclaré le chef de la police de Kaboul, Dawood Amin.
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish, "sept morts et 35 blessés", tous des civils, ont été décomptés. "Le kamikaze est arrivé à pied et a déclenché sa charge au milieu de la foule".
Il s'agit du premier attentat à Kaboul contre un centre préparant les listes électorales en vue des législatives du 20 octobre, depuis le début des inscriptions le 14 avril.
Mais deux autres centres d'inscriptions ont été pris pour cible en province au cours de la semaine écoulée.
- enthousiasme mesuré -
Vendredi, une roquette en a frappé un dans la province de Badghis (nord), faisant un mort et un blessé parmi les policiers qui le gardaient, selon le vice-gouverneur provincial, Faiz Mohammad Moizada joint par l'AFP qui a accusé les talibans.
Mardi, trois employés de la commission électorale (IEC) et deux policiers avaient été enlevés dans la province de Ghor (centre) et libérés 48 heures plus tard après intervention des anciens.
Là encore les responsables locaux avaient accusé les talibans.
La crainte de violence et d'attentats est clairement admise par les responsables de la commission électorale qui a ouvert les centres d'inscriptions dans les écoles et les mosquées principalement. Tous sont gardés par des policiers qui fouillent les électeurs à l'entrée.
"Bien sûr, l'insécurité est notre premier défi et notre inquiétude majeure, surtout dans les campagnes", avait avoué à l'AFP le président de l'IEC, le Dr Abdul Baie Sayad, lui-même menacé.
Ces législatives sont les premières depuis 2010 et ce scrutin, le premier depuis la présidentielle de 2014.
Beaucoup d'Afghans souhaitent se débarrasser d'un Parlement (249 députés) jugé paresseux et corrompu, dont le mandat a expiré depuis trois ans. Mais ils redoutent plus encore un scrutin pour rien, confisqué par la fraude et qui les exposera à un regain de violence.
Face à l'enthousiasme mesuré de ses compatriotes, le président Ashraf Ghani a ordonné jeudi aux gouverneurs des 34 provinces et aux responsables de la sécurité d'accélérer le processus d'enregistrement.
Il a aussi ordonné aux fonctionnaires de s'inscrire avec leurs familles, et aux mollahs de sensibiliser la population.
Le dernier attentat contre la capitale afghane remonte à un mois tout juste, le 21 mars, Premier jour du nouvel an perse: il avait fait plus d'une trentaine de morts et au moins 70 blessés.
L'EI avait revendiqué l'opération commise par un kamikaze à pied.