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La Belgique a consacré en 2021 3,43% de son Produit intérieur brut (PIB) à la recherche et au développement (R&D), ce qui en fait un leader au niveau européen, a affirmé vendredi le secrétaire d'État fédéral à la Politique scientifique, Thomas Dermine. Il a cité les chiffres de la commission coopération fédérale/Inventaire et statistiques de recherche et développement expérimental (CFS/STAT). "Les tendances sont très positives pour la Belgique, avec une intensité de R&D remarquable atteignant 3,39% en 2020 et 3,43% en 2021. La progression se poursuit donc", a souligné M. Dermine (PS) dans un communiqué.
La Belgique avait atteint 3,17% en 2019, 2,86% en 2018, contre seulement 2% en 2009. "Cela fait maintenant plusieurs années que la Belgique fait partie des rares pays européens se situant au-delà de l'objectif de 3% qui avait été fixé par l'Union européenne (en 2000, ndlr) dans le cadre de la stratégie de Lisbonne", s'est réjoui le secrétaire d'Etat.
Selon les projections réalisées pour les autres pays, la Belgique se trouve "sur la première marche du podium européen", devançant la Suède (deuxième du classement avec 3,35%), l'Autriche (3,19%) ou l'Allemagne (3,13%). La moyenne européenne est de 2,15%, alors que la Flandre se situe en haut du classement, à 3,63%, suivie de très près par la Wallonie (3,61%).
En Belgique, les dépenses totales de R&D pour la période 2001-2021 ont augmenté plus fortement que dans les autres pays; seule la Norvège (non membre de l'UE, mais bien de l'Association européenne de libre-échange, AELE) a connu une croissance plus forte, a ajouté M. Dermine. Selon lui, la croissance des dépenses se situe en outre principalement dans la seconde moitié de la période (2011-2021) et "pour cette période, aucun pays n'a connu une croissance comparable" à celle enregistrée en Belgique.
Les secteurs où la recherche se fait
En 2021, 74,7% des dépenses brutes en R&D étaient le fait du secteur "business" (entreprises), 8,6% du secteur "gouvernement", 16,2% du secteur "Higher education" (universités) et 0,5% du "private non profit". L'ensemble de ces secteurs continue de progresser, à l'exception du "private non profit".
Entre 2019 et 2021, l'intensité brute de R&D a progressé dans les trois Régions du pays: de 3,3 à 3,7% en Flandre, de 3,3 à 3,6% en Wallonie et de 2,3 à 2,5 % à Bruxelles, a précisé M. Dermine, tout en notant que Bruxelles ne doit pas être comparée aux deux autres Régions. Il s'agit en effet d'une ville-région, sur le territoire de laquelle on trouve peu d'industries lourdes, et qui représente quelque 20% du PIB belge, pour seulement environ 10% des habitants du pays.
Qu'est-ce que ça représente en matière d'emploi?
En termes de personnel affecté à la recherche et développement, tous secteurs confondus et en chiffres absolus, la Flandre comptait en 2021 116.081 travailleurs R&D (76.435 équivalents temps plein), la Wallonie 32.606 (21.871 ETP) et Bruxelles 26.120 (15.213 ETP).
Le Plan de relance de la Wallonie a une composante "Recherche et Innovation" importante puisque qu'il octroie près de 700 millions d'euros (près de 10% du budget global du PRW) au financement de projets ayant pour objectif de renforcer la compétitivité et l'excellence des acteurs de la recherche et de l'innovation wallons, a indiqué le ministre wallon de la Recherche, Willy Borsus (MR). "Enfin, nous travaillons actuellement à une réforme du paysage des centres de recherche wallons avec cet objectif d'un positionnement encore plus fort", a-t-il conclu.