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La Bourse de Paris demeurait en phase de consolidation mercredi à la mi-journée, attendant le discours du patron de la banque centrale américaine et surveillant comme le lait sur le feu l'impact des déconfinements en cours.
A 13H40, l'indice CAC 40 perdait 74,44 points à 4.398,06 points. La veille, il avait fini en légère baisse (-0,39%).
Wall Street se préparait en revanche à débuter en hausse. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average montait de 0,64%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,57% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,74%.
L'Europe poursuit timidement son déconfinement face à la pandémie de nouveau coronavirus, qui a fait plus de 290.000 morts sur la planète.
L'Allemagne vise une levée à la mi-juin des restrictions de circulation mises en place à ses frontières.
Les opérateurs de marchés redoutent une seconde vague épidémique, après la découverte de nouveaux cas en Chine, mais également suite à la mise en garde de l'immunologiste en chef de la Maison Blanche sur les risques d’une réouverture de l’économie trop hâtive aux Etats-Unis.
"La hausse des infections pourrait néanmoins être relativement lente et ne pas remettre en cause le déconfinement de part et d'autre de l'Atlantique dans un premier temps en tout cas, mais sous cette hypothèse, il faut alors s'attendre à une reprise lente de l'économie", affirme Tangi le Liboux, analyste chez Aurel BGC.
Tous les regards vont se tourner vers les déclarations de Jerome Powell: le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) interviendra à 13H00 GMT dans le cadre d'une conférence à l'Institut Petersen.
La banque centrale américaine "a les mains libres pour acheter massivement la dette américaine. Jerome Powell devrait confirmer cet objectif aujourd'hui, ce qui sera un facteur rassurant pour les investisseurs, mais ne viendra certainement pas alimenter le débat sur la perspective de taux d'intérêts négatifs aux Etats-Unis réclamés par Donald Trump", estime Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
Dans ce pays, le plus meurtri par la pandémie, les démocrates ont dévoilé mardi un gigantesque plan d'aide de 3.000 milliards de dollars pour secourir l'économie. Soutenu par la Chambre des représentants, il ne devrait en revanche pas être validé par le Sénat.
Par ailleurs, outre le bras de fer entre la Cour constitutionnelle allemande et la Banque centrale européenne (BCE) sur sa politique de soutien à la zone euro, les investisseurs assistent aussi à l'intensification des tensions entre la Chine et les Etats-Unis.
"Le président américain fait notamment pression sur les fonds de pension américains pour bloquer l'investissement dans des compagnies chinoises", souligne Franklin Pichard.
Côté macroéconomique, la production industrielle s'est écroulée en mars dans la zone euro avec la mise en place des mesures de confinement.
Le Royaume-Uni a commencé à ressentir le choc économique du coronavirus au premier trimestre avec une chute de 2% du PIB, soit un avant-goût de la récession historique qui attend le pays.
- ArcelorMittal à la peine -
ArcelorMittal souffrait le plus (-5,74% à 7,68 euros) au sein de l'indice phare CAC 40.
Renault repassait dans le vert (+1,46% à 17,40 euros). Son usine de Sandouville, fermée depuis lundi sur décision de justice, ne rouvrira pas avant le 22 mai, a-t-on appris mardi de sources syndicales concordantes.
JCDecaux, qui a retiré ses prévisions trimestrielles et enregistré une baisse de 12,6% de son chiffre d'affaires, chutait de 3,25% à 19,34 euros.
Air France-KLM réduisait ses pertes de la matinée (-1,28% à 4 euros) à l'instar d'ADP (-0,64% à 77,45 euros). Airbus reculait de 1,91% à 50,25 euros.
Accor perdait 2,45% à 21,46 euros en dépit de l'appel de la Commission européenne à un retour progressif de l'activité touristique dans les pays de l'UE.