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La Bourse de Paris s'est offert un rebond technique jeudi (+0,30%), au lendemain d'un décrochage de plus de 3% sur fond d'inquiétudes croissantes pour l'économie mondiale après plusieurs indicateurs décevants, en particulier aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a pris 16,00 points à 5.438,77 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,6 milliards d'euros. La veille, il avait fini en très net recul (-3,12%).
La cote parisienne a ouvert légèrement dans le vert et s'est maintenue en territoire positif la majeure partie de la séance, en dépit d'une baisse passagère à la suite de la publication de l'ISM des services aux Etats-Unis.
Nous avons assisté ce jeudi à "un rebond qui est plus technique qu'autre chose" au lendemain d'un fort repli de l'indice, a commenté auprès de l'AFP Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseillée chez Meeschaert Gestion Privée.
Mais "les marchés prendront une direction un peu plus fondamentale dans les toutes prochaines semaines, en attendant la réunion de la Fed fin octobre", a-t-il complété.
"Deux forces vont s'opposer, à savoir d'une part la crainte d'un ralentissement macroéconomique trop prononcé qui pourrait porter préjudice aux bénéfices par action" des entreprises, selon lui.
"D'autre part, la probabilité d'un soutien marqué des banques centrales, et en particulier de la Réserve fédérale américaine (Fed), augmente avec les statistiques peu porteuses", a-t-il ajouté.
Les investisseurs ont en effet été très affectés par la récente publication d'une nouvelle baisse de l'indice ISM manufacturier aux Etats-Unis, qui nourrit des anticipations de récession de l'économie américaine, et par la faiblesse des créations d'emplois dans le secteur privé.
Or, à en croire les statistiques publiées ce jeudi, le secteur des services n'est pas épargné: la croissance de l'activité dans ce domaine aux Etats-Unis a faibli en septembre plus fortement (à 52,6%) que ne s'y attendaient les analystes.
De son côté, le secteur privé en France a connu en septembre son plus faible taux d'expansion depuis le mois d'avril, selon le cabinet IHS Markit.
Au Royaume-Uni, l'activité dans ce secteur s'est à nouveau contractée le mois dernier en raison des craintes entourant le Brexit, ce qui pourrait faire tomber le pays en récession au troisième trimestre.
Les investisseurs restaient par ailleurs attentifs aux derniers développements sur le front commercial.
Les tensions entre l'Europe et les Etats-Unis ont en effet brutalement ressurgi mercredi lorsque Washington a annoncé vouloir frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs, après avoir reçu le feu vert de l'OMC dans le cadre de la bataille juridique de 15 ans entre Boeing et Airbus.
L'UE a promis jeudi de riposter aux sanctions américaines sur les produits européens, espérant néanmoins parvenir à un accord à l'amiable avec Washington afin d'éviter l'escalade d'une guerre commerciale néfaste aux deux côtés de l'Atlantique.
Reste que l'effet sur les marchés est "assez marginal car ces derniers craignaient que les montants soient plus importants", a relevé M. Garabedian.
Enfin, le compromis du Premier ministre britannique Boris Johnson sur le Brexit s'est heurté jeudi à un scepticisme grandissant de l'Irlande et de ses alliés européens, renforçant les craintes d'un divorce sans accord dans quatre semaines.