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La Bourse de Paris continuait sur une note franchement positive lundi à mi-séance (+1,37%), après avoir échappé à un retour immédiat de la guerre commerciale même si diverses tensions géopolitiques demeurent.
A 13H21 (11H21 GMT), l'indice CAC 40 prenait 64,30 points à 4.759,74 points. Vendredi, la cote parisienne a terminé dans le rouge (-1,59%).
Wall Street se préparait de son côté à ouvrir sans grande direction. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 0,09%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,02% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,25%.
"Les marchés en Europe rattrapent une partie du terrain perdu vendredi du fait que le président Trump a adopté une attitude plus douce qu'escompté vis-à-vis de la Chine", explique David Madden, analyste pour CMC Markets.
"Toutefois, la situation actuelle aux États-Unis pourrait bien casser le sentiment du marché, les protestations dans de nombreuses villes venant s'ajouter à une situation déjà fébrile (...)", prévient Pierre Veyret, analyste à ActivTrades.
Les investisseurs, qui avaient pris quelques bénéfices en fin de semaine dernière en raison de la détérioration des relations sino-américaines, ont retrouvé leur sérénité à l'ouverture des marchés asiatiques et européens. Ils ont été également encouragés par des signes de reprise en Chine, où l'activité manufacturière a rebondi plus que prévu en mai grâce à la levée des restrictions due à l'épidémie de Covid-19.
Pour dénoncer une loi controversée sur la sécurité nationale que Pékin veut imposer à Hong Kong, Donald Trump a demandé vendredi à son administration de mettre fin aux mesures commerciales préférentielles accordées à cette ancienne colonie britannique.
Les acteurs du marché redoutaient surtout que le président américain ne sape les efforts réalisés pour aboutir à une première phase d'un accord commercial avec la Chine signée en janvier en prônant de nouvelles sanctions commerciales contre le géant asiatique.
M. Trump a également annoncé vendredi que les Etats-Unis suspendaient l'entrée sur leur territoire des ressortissants chinois présentant un "risque" pour la sécurité du pays.
Lundi, la Chine lui a rendu la monnaie de sa pièce en agitant la menace d'une "contre-attaque", estimant que les mesures annoncées par Washington constituaient une grave ingérence dans ses affaires intérieures.
Cette semaine, "les troubles aux Etats-Unis et les protestations à Hong Kong, les réunions des banques centrales (européenne, australienne et canadienne), les indicateurs avancés PMI, la réunion de l'OPEP+, et le rapport sur l'emploi américain de mai constituent de potentiels points névralgiques" pour les investisseurs, énumère Stephen Innes, stratégiste chez AxiCorp.
Comme le doute demeure sur la vigueur de la reprise économique liée au déconfinement, les opérateurs de marché vont écouter très attentivement les prévisions macroéconomiques courant jusqu'en 2022 qui seront présentées jeudi par la présidente de la BCE Christine Lagarde.
La Banque centrale européenne pourrait parallèlement renforcer son programme d'urgence destiné à limiter l'impact économique de la pandémie de nouveau coronavirus.
- L'automobile accélère-
L'immobilier commercial était soutenu par la réouverture en cours de l'économie. Plus forte hausse du CAC 40, Unibail-Rodamco-Westfield bondissait ainsi de 8,39% à 51,70 euros.
Le secteur automobile était porté par de premiers signes de reprise. Peugeot grimpait de 5,08% à 13,46 euros et Renault accélérait ( 5,02% à 21,22 euros). Par ailleurs, le président de Renault, Jean-Dominique Senard, a assuré dimanche qu'il n'avait "aucune intention" de fermer le site du constructeur automobile de Maubeuge (Nord) mais que la Fonderie de Bretagne (FDB) "n'avait pas vocation" à rester au sein du constructeur.
Sanofi montait de 2,23% à 89,48 euros après avoir finalisé la vente de la quasi totalité de ses parts dans son partenaire américain Regeneron, pour plus de 11 milliards de dollars.
EDF progressait de 2,84% à 8,18 euros après une avancée notable dans le gigantesque chantier de la centrale nucléaire Hinkley Point C en Angleterre.