Partager:
La Bourse de Paris restait mal orientée jeudi à la mi-journée (-1,10%), ne parvenant pas à reprendre le dessus sur fond de discussions commerciales tendues entre les Etats-Unis et la Chine.
A 13H28 (11H28 GMT), l'indice CAC 40 perdait 59,66 points à 5.357,93 points, dans un volume d'échanges de 1,2 milliard d'euros. La veille, il avait progressé de 0,40%.
La cote parisienne a piqué du nez dès l'ouverture et n'a pas réussi à remonter depuis.
Pour Wall Street, l'ouverture s'annonçait rouge aussi. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average se repliait de 0,62% à l'instar de l'indice élargi SP 500 (-0,65%) et du Nasdaq, à dominante technologique (-0,81%).
Après une journée moins négative, "hélas, le naturel revenant au galop, cette nuit le président américain s’est de nouveau montré menaçant envers la Chine" qui a déjà "fait savoir qu’elle prendrait des mesures de rétorsion", a résumé Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
Les marchés ont pris "acte de ces déclarations" qui "ne laissent que peu d'espoir pour trouver une solution aujourd'hui et éviter une hausse des droits de douane américains demain vendredi", a-t-il complété.
Les Etats-Unis et la Chine se retrouvent jeudi à Washington pour des négociations commerciales sous haute tension et à l'issue des plus incertaines, les deux puissances se menaçant mutuellement de nouvelles mesures protectionnistes.
Le président américain a annoncé que la hausse des droits de douane portant sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises, suspendue depuis début janvier, allait entrer en vigueur vendredi au motif que Pékin n'a pas respecté ses principaux engagements pour mettre fin aux pratiques qu'il dénonce.
- Les minières et l'automobile pénalisées -
L'administration chinoise a prévenu qu'elle n'aurait "guère d'autre choix que de prendre les contre-mesures nécessaires" si les droits de douane supplémentaires entraient en application. Mais la venue du vice-Premier ministre chinois Liu He pour diriger les discussions bilatérales face à son homologue américain Robert Lighthizer a été maintenue.
Côté statistiques, l'indice des prix à la consommation a de nouveau augmenté le mois dernier en Chine, touchant son niveau le plus haut depuis six mois.
Les investisseurs examineront dans l'après-midi la balance commerciale aux Etats-Unis (pour avril) et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage. Ils écouteront aussi un discours du président de la Fed, Jerome Powell.
Sur le terrain des valeurs, ArcelorMittal perdait 4,92% à 16,90 euros, après l'annonce d'un bénéfice net divisé par presque trois sur un an au premier trimestre, pénalisé par des prix de vente de l'acier en baisse.
Le géant minier souffre aussi comme le reste du secteur de son exposition à l'économie chinoise en pleines tensions commerciales. Eramet perdait ainsi 4,42% à 54,88 euros et Aperam 3,44% à 24,17 euros.
Les titres automobiles souffraient également de ce contexte compliqué. Valeo s'enfonçait de 3,47% à 28,90 euros, tout comme Faurecia (-4,24% à 39,77 euros), Plastic Omnium (-2,72% à 23,97 euros), Peugeot (-1,65% à 21,42 euros) ou encore Renault (-2,38% à 56,64 euros).
Casino cédait 1,74% à 33,91 euros, le distributeur disant examiner "ses différentes options stratégiques" en Amérique latine après des informations de presse faisant état d'un possible regroupement de ses différents actifs dans la région.