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La Bourse de Paris était exposée à des prises de bénéfices vendredi à mi-séance (-0,76%) dans un marché un peu nerveux avant les commentaires de Donald Trump sur la loi de sécurité intérieure que la Chine veut instituer à Hong Kong.
A 13H17 (11H17 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 36,07 points à 4.735,32 points. La veille, il avait fini en nette hausse (+1,76%).
La cote parisienne a perdu son optimisme dès l'ouverture après quatre séances positives consécutives.
Wall Street se préparait de son côté à ouvrir en baisse. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average reculait de 0,35%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,23% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,19%.
De son côté, le marché de la dette souveraine accentuait sa détente, profitant de l'aversion pour le risque.
"Les marchés sont heurtés par les tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Chine", observe David Madden, analyste pour CMC Markets.
"Comme le président Trump a indiqué jeudi soir qu'il tiendrait une conférence de presse sur le sujet, les investisseurs esquivent maintenant les actions de peur qu'il n'attise encore les tensions", explique-t-il.
Dernièrement, la pression chinoise exercée sur Hong Kong, le traitement de la minorité musulmane ouïghour et la gestion de la crise de Covid-19 par la Chine ont fâché Washington.
"Même si les tensions sino-américaines qui couvent ne sont pas nouvelles pour les investisseurs, la relation entre les deux blocs est devenue la principale source d'incertitude pour les marchés", écrit Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
Les Etats-Unis menacent d'abolir les privilèges commerciaux de l'ancienne colonie britannique alors que Pékin s'apprête à imposer une loi de sécurité nationale à Hong Kong, qui jouit en principe d'un statut d'autonomie.
La tenue d'une conférence de presse de M. Trump ce vendredi "a suscité une nouvelle inquiétude chez les investisseurs, qui craignent qu'une nouvelle escalade de la tension entre les deux nations ne mette en péril la première phase de l'accord commercial, ainsi que toute relation politique ou économique future", estime M. Veyret.
Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a précisé que le président américain devrait sévir à cette occasion contre l'espionnage par les étudiants chinois.
Outre la conférence de M. Trump, les investisseurs attendent un discours du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell. Ils examineront aussi la confiance du consommateur selon l'Université du Michigan (mai) et l'indice PMI manufacturier de la région de Chicago (ISM).
En France, la consommation des ménages en France a fondu d'un tiers (33,7%) au mois d'avril par rapport à celle du mois de février, avant la crise sanitaire. La chute du produit intérieur brut (PIB) a par ailleurs été révisée à -5,3% au premier trimestre (contre -5,8% publiée fin avril).
- Renault clignote rouge -
Plus forte baisse du CAC 40, Renault dévissait de 6,16% à 20,55 euros après avoir annoncé la suppression d'environ 15.000 emplois dans le monde dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros sur trois ans.
Les valeurs financières subissaient les craintes au sujet de Hong Kong, première place financière d'Asie. Société Générale reculait de 2,14% à 13,62 euros, à l'instar de BNP Paribas (-2,49% à 32,96 euros) et de Crédit Agricole (-0,75% à 7,94 euros).
Airbus, qui a vu sa note dégradée d'un cran par S&P Global Ratings, perdait 3,03% à 58,25 euros.
ADP cédait 1,11% à 93,55 euros en dépit de la reprise des vols commerciaux de passagers le 26 juin aux aéroports de Paris-Orly, fermé depuis le 31 mars.
Ipsen lâchait 0,07% à 72,10 euros après l'annonce de l'arrivée au 1er juillet du Suisse David Loew, venu de Sanofi, comme directeur général en remplacement de David Meek, démissionnaire en décembre.
Le secteur du tourisme ne profitait guère de la réouverture en juin des cafés, bars et restaurants, des plages, des parcs de loisirs et des campings. Accor perdait 3,70% à 25,23 euros et Pierre & Vacances 4,66% à 18,40 euros.