Partager:
Changement de programme: après l'annulation de son match de Coupe du monde contre l'Angleterre, prévu samedi à Tokohama, en raison du typhon Hagibis, le XV de France a rallié dès jeudi après-midi Oita (sud du Japon), où il disposera de dix jours pour préparer son quart de finale.
La décision de World Rugby est tombée à 12h00 locales (05h00 françaises). Une heure plus tard, les Bleus quittaient l'hôtel Nikko de Kumamoto, où ils ont établis leurs quartiers depuis le 23 septembre, pour faire place nette aux Gallois, qui affrontent l'Uruguay dimanche.
Direction Oita donc, quelque 100 kilomètres au nord-est sur l'île de Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales qui composent le Japon.
Les joueurs français ont quitté Kumamoto à bord de leurs deux cars aux couleurs de la Coupe du monde et sous les remerciements et encouragements du personnel de l'hôtel, chefs cuisiniers, compris, qui avaient déployé une banderole "Merci! Allez les Bleus !" en guise d'au revoir.
Les joueurs auraient-ils préféré jouer ce "Crunch", quand bien même la qualification est acquise et que le seul enjeu était de terminer à la première place de la "poule de la mort" (C) ? Se rangent-ils totalement derrière la décision de World Rugby, dictée par des impératifs de sécurité face aux vents violents et aux pluies diluviennes attendues à Tokyo et dans sa région à partir de samedi ?
- Communication verrouillée -
Impossible de le savoir, la communication ayant été verrouillée: ni les joueurs ni l'encadrement, malgré les demandes insistantes, n'ont souhaité s'arrêter devant la presse.
La seule parole publique a été celle du vice-président de la Fédération chargé des équipes de France, Serge Simon. Pour lire, le ton grave et martial dans le hall de l'hôtel Nikko, le communiqué publié quelques minutes plus tôt, selon lequel "la Fédération française prend acte de la décision de World Rugby".
Par ailleurs elle "appelle tous ses supporters à suivre les consignes des autorités locales ou l'ambassade de France et s'associe pleinement à leur déception".
"L'institution World Rugby a garanti à la Fédération que tous les billets émis seraient remboursés et qu'elle communiquera avec les personnes concernées le plus rapidement possible", est-il ajouté.
Une minute chrono, puis fermez le ban: Serge Simon a refusé de répondre aux questions de la presse, tournant les talons pour rejoindre le reste de la délégation et Oita. Où les Bleus prépareront dès vendredi leur quart de finale prévu le 20 octobre contre le pays de Galles, sauf cataclysme.
Le XV du Poireau n'a besoin que de prendre deux points face à la modeste Uruguay pour finir en tête de la poule D, quatre jours après avoir livré un combat intense et épique face aux Fidji (29-17). Soit trois matches en onze jours, quand le XV de France n'aura lui pas joué depuis deux semaines et sa victoire contre les Tonga le 6 octobre (23-21).
- Fraîcheur et rythme -
L'atout fraîcheur sera ainsi dans les mains des Bleus, qui aborderont cependant le quart de finale privés de match face à une équipe du "Tier 1" (l'élite du rugby mondial, selon la classification de World Rugby) depuis un mois et la victoire (23-21) contre l'Argentine en ouverture.
Le XV de France avait fait de la rencontre face aux Anglais, parmi les favoris de la compétition, un test de constance en vue des quarts de finale après deux sorties inachevées face aux Etats-Unis (33-9) puis aux Tonga.
Il pourrait également manquer de rythme et devra donc profiter de l'annulation du "Crunch" pour reprendre du "gaz". Sans trop laisser de forces non plus: ils s'étaient ainsi trouvés "mous" face aux Américains après dix jours sans jouer, pendant lesquels il avaient effectué quatre jours intenses d'entraînement. Ils devraient en reprendre le chemin vendredi, à Oita.