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Lancement du plan Ambition bio pour atteindre 15% de surfaces bio en 2022

Le gouvernement a présenté lundi son plan pour atteindre l'objectif de 15% de surface agricole utile en agriculture biologique d'ici à 2022, contre 6,5% actuellement, mais son financement suscite des doutes chez certaines associations et syndicats agricoles.

Le plan Ambition Bio 2022, fruit de trois mois de concertation, doit permettre de développer la production et la consommation de bio et de structurer les filières, a expliqué le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.

Il doit également faciliter le renforcement de la recherche, de la formation des acteurs et l'adaptation de la réglementation, a-t-il précisé.

Pour les producteurs, le plan rendra "plus lisibles et visibles" les dispositifs d'aides pour inciter à la conversion des exploitations, selon un communiqué du ministère.

Du côté des consommateurs, le plan devra permettre d'atteindre l'objectif de 20% de produits bio dans la restauration collective publique, mais également de développer l'offre en restauration commerciale.

L'Etat s'engage pour sa part à accompagner la mise en œuvre du nouveau règlement bio européen qui doit entrer en application le 1er janvier 2021, en informant sur les nouvelles dispositions.

Un comité de pilotage rassemblant l'ensemble des acteurs concernés assurera la mise en œuvre et le suivi du programme, avec une fois par an, une réunion du grand conseil d'orientation de la production biologique.

"L'agence Bio fait déjà un gros travail. Il va falloir travailler avec tous les acteurs, tous les réseaux, pour faire en sorte que nous puissions accompagner ces agriculteurs dans l'émergence de nouveaux projets", a souligné M. Travert.

- Doutes -

Le financement du plan, soit 1,1 milliard d'euros déjà annoncés début avril, a été confirmé.

L'aide à la conversion représentera 630 millions d'euros qui viendront du fonds Feader (Fonds européen agricole de développement rural), et 200 millions de crédits de l'Etat.

Le fonds d'avenir bio passera de 4 à 8 millions d'euros, et le crédit d'impôt accordé aux agriculteurs bio a été prolongé jusqu'en 2020 et passe désormais de 2.500 à 3.500 euros.

Par ailleurs, s'ajoutera à partir de 2020 un apport de 50 millions d'euros par an grâce à la redevance pour pollution diffuse (RPD).

La Fédération nationale d'agriculture biologique a cependant émis des doutes sur le volet financier du plan.

Alors que ce sont les régions qui distribuent les fonds Feader, "à l'heure actuelle, six régions (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes) ont déjà consommé l'ensemble de l'enveloppe disponible jusqu'à 2020", et toutes ont au moins dépensé les deux tiers de leur enveloppe, selon la FNAB.

"Chacun vient avec ses chiffres", a rétorqué le ministre de l'Agriculture. "Ce que je sais c'est que nous avons affiché un plan (...) travaillé avec l'Agence bio et l'ensemble des acteurs. Le budget qui est porté, il est présent. Nous avons la capacité à pouvoir mobiliser l'ensemble des sommes qui sont ici", a-t-il clamé.

"Je n'administre pas les régions, elles sont libres de choisir de traduire concrètement leurs volontés: choisir l'agriculture biologique ou autre chose", a ajouté M. Travert

Déjà en avril, la Confédération paysanne s'interrogeait sur le fait que le ministre s'engage jusqu'en 2022 "alors que le budget et la programmation de la prochaine PAC (qui démarre en 2020, NDLR) ne sont pas encore connus".

M. Travert a redit l'opposition de la France au projet de budget de la prochaine PAC.

"Nous sommes engagés sur la nouvelle programmation du budget de la Pac et nous l'avons déjà dit, le budget (sensiblement en baisse, NDLR) qui est proposé aujourd'hui n'est pas acceptable", a réagi M. Travert.

"Nous sommes 20 pays à demander un budget beaucoup plus ambitieux, ce qui nous permettra de répondre à cette question sur la mobilisation des crédits Faeder sur la prochaine programmation", a-t-il assuré.

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