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Le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu'il ne devienne pape, n'a rien entrepris pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs, ont affirmé les avocats du rapport mandaté par l'Eglise lors d'une conférence de presse. Dans une prise de position transmise aux avocats, le pape émérite rejette "strictement" toute responsabilité, une position que les auteurs du rapport ne jugent "pas crédible", a déclaré l'avocat Martin Pusch.
Dans deux cas, il s'agissait de membres du clergé qui avaient commis plusieurs agressions attestées, y compris par des tribunaux, souligne-t-il. Les deux prêtres sont restés au sein de l'Eglise et rien n'a été entrepris, a-t-il accusé. Les experts se sont dits convaincus que Mrg Ratzinger était ainsi au courant du passé pédophile du prêtre Peter Hullermann, arrivé en 1980 de Rhénanie du nord-Westphalie en Bavière, où il a poursuivi des sévices pendant des décennies sans être inquiété.
En 1986, un tribunal l'avait condamné à une peine de prison avec sursis. Mais il a alors été transféré dans une autre ville bavaroise, où il aurait récidivé. Il faudra attendre 2010 avant que ce prêtre ne soit contraint à la retraite. Joseph Ratzinger a nié avoir connu le passé de ce prêtre, dont le cas avait fait les gros titres en 2010, au moment du pontificat de Benoît XVI.
Les auteurs du rapport ont également épinglé le cardinal Reinhard Marx, actuel archevêque de Munich et Freising, pour avoir fait preuve de négligence dans deux cas de prêtres soupçonnés d'agressions sexuelles sur des enfants. Globalement, le rapport dénonce des dissimulations systématiques de cas de violences sur mineurs entre 1945 et 2019 visant selon eux "à protéger l'institution Eglise". "La prise en compte" des victimes "reste insuffisante à de nombreux points de vue, également après 2010", quand furent révélés les premiers scandales de pédophilie dans l'église allemande, juge-t-il.