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La Chine a annoncé mardi avoir lancé des exercices militaires aériens et maritimes "dans les environs" de l'île de Taïwan, qu'elle revendique, une opération présentée comme une réponse aux "provocations" américaines et taïwanaises.
Ces manoeuvres interviennent après l'annonce d'une vente d'armes américaines à Taipei et des articles de presse faisant état de la volonté des autorités taïwanaises de participer au "sommet de la démocratie" de Joe Biden.
"L'Armée populaire de libération a déployé des navires de guerre, des avions anti-sous-marins et des avions de chasse dans les environs des espaces maritimes et aériens du sud-ouest et du sud-est de l'île de Taïwan", a indiqué mardi Shi Yi, porte-parole de la Zone d'opération Est de l'armée chinoise.
"Les Etats-Unis et Taïwan ont récemment multiplié les provocations", ces exercices étant "une réponse solennelle" face à "l'ingérence des forces étrangères" et aux partisans d'une indépendance du territoire, a-t-il dénoncé.
Le communiqué ne précise pas le nombre de soldats, avions ou navires mobilisés pour ces manoeuvres, ni à quelle distance des côtes taïwanaises elles se déroulent.
Taïwan compte 23 millions d'habitants et jouit d'un système politique démocratique.
Le territoire est dirigé depuis 1945 par un régime (la "République de Chine") qui s'y était replié après la victoire des communistes en Chine continentale en 1949 à l'issue de la guerre civile chinoise.
La "République populaire de Chine", basée à Pékin et dirigée par le Parti communiste, considère l'île comme une partie de son territoire. Elle menace d'utiliser la force en cas de déclaration d'indépendance.
Le département d'Etat américain a donné son feu vert début août à la première vente d'armes à Taïwan de l'ère Biden, pour 750 millions de dollars (633 millions d'euros).
Le locataire de la Maison Blanche a également annoncé la semaine dernière qu'il comptait réunir en décembre des dirigeants étrangers pour un "sommet pour la démocratie" virtuel -- une annonce en forme de défi lancé à la Chine.
Selon plusieurs médias taïwanais, Taïwan souhaiterait être invité. Une initiative qui pourrait provoquer une nouvelle crise diplomatique sino-américaine.
Pékin a également fustigé les autorités taïwanaises et lituaniennes après l'ouverture en juillet à Vilnius d'un "bureau de représentation de Taïwan" -- et non pas "de Taipei".
La Chine perçoit cette nouvelle formulation comme une tentative de promotion d'une indépendance taïwanaise. Elle a rappelé son ambassadeur en Lituanie et l'ambassadrice lituanienne a été priée de quitter le territoire chinois.