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Le Conseil de l'Europe "traverse sa plus grave crise existentielle"

(Belga) Le Conseil de l'Europe (CoE) "traverse sa plus grave crise existentielle", a estimé vendredi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, lors de la 128e session ministérielle de l'organisation continentale garante des droits de l'Homme, de la démocratie et de l'état de droit.

Selon lui, il en va de la responsabilité "politique et morale" des membres du Conseil de "redresser" cette situation en reprenant les choses en main. La crise qui touche l'organisation est à la fois "éthique", avec l'affaire de corruption qui ternit son Assemblée parlementaire (APCE), "politique, avec la permanence de conflits non résolus et l'avènement de nouveaux foyers de tensions géopolitiques", et enfin "financière" avec le non paiement de sa contribution par la Russie et la réduction abrupte de la sienne par la Turquie, a analysé le chef de la diplomatie belge. D'après lui, certains éléments de la crise sont propres au CoE, mais celle-ci est aussi "un symptôme d'un contexte général, où une certaine érosion de l'État de droit à travers le continent, qui se traduit par une montée en puissance et une banalisation du nationalisme et du populisme, se conjugue à un rejet croissant du multilatéralisme et de la coopération internationale". Afin de sortir de l'écueil, le Conseil de l'Europe doit "réaffirmer" et se "concentrer" sur ses atouts propres, juge M. Reynders. "Il s'agit simplement d'utiliser de manière pragmatique, imaginative, et de bonne foi, les normes et mécanismes développés depuis plus d'un demi-siècle par cette Organisation", a-t-il lancé. Le ministre a notamment appelé à agir pour une mise en oeuvre sans réserve des décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et la préservation de celle-ci comme un dernier recours. Il a aussi plaidé pour que les 47 Etats membres du Conseil permettent à la Commissaire aux droits de l'Homme de se déplacer sans restriction sur leurs territoires. "Nous ne pouvons pas non plus laisser perdurer des situations ou des Etats membres se trouvent en défaut par rapport à notre organisation, que ce soit en défaut de paiement, ou d'exécution des arrêts de la Cour", a-t-il conclu, ajoutant que des "solutions concrètes devaient être trouvées d'urgence". (Belga)

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