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Le gouvernement britannique a confirmé mercredi que les futurs passeports britanniques post-Brexit seraient fabriqués par le groupe français Gemalto, spécialiste de la sécurité numérique, malgré les protestations de certains partisans de la sortie de l'UE.
La perspective du choix d'une entreprise étrangère avait suscité la colère de certains pro-Brexit, qui y ont vu "une humiliation nationale" et ont poussé le gouvernement à retarder la désignation finale du futur fabricant.
Anticipant les critiques, le gouvernement a indiqué mercredi que le contrat avait été attribué à Gemalto à l'issue d'une mise en concurrence "juste, ouverte et rigoureuse".
Ce contrat de 11 ans et demi, "d'une valeur d'environ 260 millions de livres (environ 300 millions d'euros, ndlr), permettra de réaliser d'importantes économies par rapport au contrat de 400 millions de livres (460 millions d'euros, ndlr) attribué en 2009", a souligné l'exécutif.
Les passeports britanniques post-Brexit, qui seront délivrés à partir du renouvellement du contrat, en octobre 2019, vont retrouver leur couleur bleue d'antan. Dans l'intervalle, entre la date du Brexit, prévu le 29 mars 2019, et le mois d'octobre, les couvertures bordeaux seront toujours utilisées, mais la mention "Union européenne" disparaitra.
Selon le gouvernement, le nouveau document "comprendra une refonte complète des pages intérieures qui intégrera les derniers développements en matière de technologies sécurisées afin de garder une longueur d'avance sur les faussaires".
"Ce contrat de passeport permettra à Gemalto d'étendre sa présence au Royaume-Uni, où il opère depuis 25 ans, et de créer environ 70 emplois supplémentaires" dans le pays, a souligné le gouvernement.
La société De La Rue, concurrent britannique de Gemalto sur cet appel d'offres et actuel titulaire du marché, avait annoncé mercredi qu'elle ne contesterait pas en justice le choix du gouvernement, contrairement à de précédentes menaces.
De La Rue a par ailleurs annoncé que son résultat opérationnel pour l'exercice clos au 31 mars 2018 serait impacté par le coût, évalué à 4 millions de livres (4,6 millions d'euros), de sa participation infructueuse à l'appel d'offres, et se situerait autour de 60 à 65 millions de livres contre 71 à 73 millions prévus initialement.
"De La Rue va continuer à honorer son contrat actuel et aider à la transition avec le nouveau titulaire, et n'attend donc aucun impact sur sa performance au cours des 18 prochains mois", a ajouté le groupe.