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Les CPAS de Bruxelles, Wallonie et Flandre réclament une "prime de solidarité Covid": voici en quoi elle consiste

Les fédérations wallonne, flamande et bruxelloise des CPAS lancent un appel à la Première ministre. Inquiets pour leurs bénéficiaires, ils demandent une aide urgente. Karine Lalieux, présidente du CPAS de Bruxelles, était l'invitée de Bel RTL ce matin pour en parler.

Les trois fédérations qui représentent l'ensemble des CPAS de notre pays ont adressé un courrier à Sophie Wilmès ce mardi. "C'est un cri, a expliqué Karine Lalieux, présidente du CPAS de Bruxelles (PS), ce matin sur l'antenne de Bel RTL. Un cri parce que, quand on doit vivre avec une allocation sociale de 1.200 euros par mois, qu'on a deux enfants et qu'on est une famille monoparentale, qu'il y a des frais supplémentaires aujourd'hui (comme les facteurs d'énergie, d'eau,…), on tombe dans une spirale de surendettement, on ne sait plus répondre à des besoins primaires à notre santé."

Concrètement, les trois fédérations demandent une "prime de solidarité Covid". "Que ce soient les revenus d'intégration, les revenus de remplacement, les handicapés, les petites pensions… ces gens n'en peuvent plus. Ils sont sous l'eau et nous demandons au minimum 200 euros par mois directement, de manière inconditionnelle, pour les mois de mars, avril, mai, juin et tant que ça dure. Nous devons faire en sorte que chacun puisse vivre avec dignité."

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"Ces personnes ont besoin d'argent liquide"

Dans le courrier, il est indiqué que ce complément exceptionnel doit être octroyé "automatiquement à tous les bénéficiaires d'allocations sociales (bénéficiaires du RI(S), de la Grapa, d'une allocation invalidité, de revenu de remplacement…)". "Ces personnes ont besoin d'argent liquide. Si on leur donne 200/250 euros par mois, c'est une bulle d'air pour elles. Ça leur permettra d'un peu mieux vivre. Toutes ces personnes sont aujourd'hui silencieuses, on ne les entend pas. On est leur porte-voix ici. On dit que cette crise est à nos portes et qu'il faut absolument agir. On demande à la Première ministre d'agir parce que c'est elle qui doit en avoir la volonté et qui a la faculté d'agir."

Les trois fédérations demandent également "d'indexer, puis de refinancer le Fonds gaz électricité et d'élargir l'accès au tarif social gaz/énergie", "et enfin, afin de permettre à tous les CPAS du pays de répondre favorablement à l'urgence du terrain via des aides complémentaires, de les soulager en remboursant le RI (revenu d'intégration) à hauteur de 90%".

Un nouveau public

Avec la crise du coronavirus, les CPAS voient d'autres publics leur demander de l'aide, notamment les indépendants, les travailleurs du secteur horeca ou encore les étudiants. "Toutes ces personnes sont à nos portes, mais on ne pourra pas tout supporter", assure Karine Lalieux.

Les fédérations des CPAS réclament donc "un vrai plan de lutte contre cette pauvreté". Selon la présidente du CPAS de Bruxelles, "un Wallon sur 5 et un Bruxellois sur 3 disent qu'ils ont des risques de pauvreté aujourd'hui, qu'ils sont dans le surendettement. Ce sont des centaines de milliers de personnes. Nous devons avoir un plan coordonné à la sortie de cette crise pour répondre à cette pauvreté".

Ils demandent donc à l'Etat fédéral de réagir. La Première ministre a reçu un courrier en ce sens ce mardi. "Elle ne nous a pas répondu et j'espère qu'elle va nous répondre. J'espère que ce n'est pas une réponse polie par lettre, mais que le gouvernement prenne ses responsabilités au niveau social et débloque de l'argent directement pour les comptes de ces personnes et de ces familles."

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