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Rappel des événements en Bolivie depuis l'élection présidentielle du 20 octobre dont la contestation a abouti à la démission du président Evo Morales, parti se réfugier au Mexique.
En trois semaines, la vague de protestation a fait trois morts et plus de 380 blessés.
- Election présidentielle -
Au soir du scrutin présidentiel du 20 octobre, Evo Morales, premier chef d'Etat indigène et de gauche du pays, arrive en tête avec 45,28% des voix devant le centriste Carlos Mesa (38,16%) après le dépouillement de 84% des bulletins, loin des dix points d'écart nécessaires à une élection au premier tour.
Dans la nuit, la transmission des résultats partiels par le Tribunal électoral suprême (TSE) est inexplicablement interrompue, suscitant les critiques des observateurs internationaux et de l'opposition qui craint des fraudes.
Le 21, le TSE donne 46,4% des voix à M. Morales, contre 37,07% à Carlos Mesa, sur 95,63% des bulletins dépouillés, laissant entrevoir une victoire au premier tour du président sortant, qui brigue un 4e mandat, pourtant rejeté par référendum en février 2016.
- La rue s'embrase -
De violents incidents éclatent dans plusieurs régions, dont la capitale La Paz: incendies de bâtiments, heurts avec la police, saccages.
Le 23, M. Morales affirme que "la droite s'est préparée, avec le soutien international, à un coup d'Etat".
Une grève générale, à l'appel d'organisations citoyennes, est émaillée d'incidents entre partisans des deux camps.
- Victoire officielle -
Le 25, selon les résultats définitifs, Evo Morales est déclaré vainqueur avec 47,08% des voix devant Carlos Mesa (36,51%).
L'opposition, l'Union européenne (UE), l'Organisation des Etats américains (OEA), les Etats-Unis, la Colombie et l'Argentine demandent un second tour.
Le 27, M. Morales exclut toute "négociation politique". La contestation s'intensifie.
- Mesa demande un nouveau scrutin -
Le 2 novembre, Luis Fernando Camacho, le dirigeant le plus radical de l'opposition, appelle l'armée et la police à "se ranger aux côtés du peuple".
Le 4, Carlos Mesa exige la tenue d'un nouveau scrutin.
Le 6, violents affrontements à Cochabamba, blocages ailleurs dans le pays.
- Mutineries -
Le 8, au moins trois unités de police se mutinent à Cochabamba, Sucre et Santa Cruz.
Evo Morales dénonce un "coup d'Etat en cours".
Le lendemain, il lance un appel au dialogue avec les partis politiques, aussitôt rejeté par l'opposition.
- Morales démissionne -
Le 10, l'OEA demande l'annulation de la présidentielle qu'elle estime entachée d'irrégularités.
Evo Morales annonce un nouveau scrutin, sans réussir à ramener le calme.
Plusieurs ministres et députés démissionnent, après des attaques contre certains d'entre eux.
Alors que l'armée et la police réclament son départ, le dirigeant indigène âgé de 60 ans renonce finalement à son poste.
- Vacance du pouvoir -
Evo Morales annonce dans la soirée qu'un mandat d'arrêt "illégal" a été émis contre lui.
Plusieurs anciens responsables, notamment au sein du TSE, sont arrêtés.
La Bolivie se retrouve sans dirigeant, les successeurs prévus à Evo Morales par la Constitution ayant tous démissionné avec lui.
Face à la vacance du pouvoir, la deuxième vice-présidente du Sénat, l'opposante Jeanine Añez, revendique son droit à devenir chef de l'Etat par intérim.
Dans la nuit, des troubles éclatent à La Paz et El Alto, une ville proche.
La gauche latino-américaine (Cuba, Nicaragua, Venezuela...) dénonce un "coup d'Etat".
- Morales réfugié au Mexique -
Le 11, Moscou dénonce les violences orchestrées par l'opposition et le départ forcé de Morales, tandis que Madrid critique le rôle de l'armée et de la police. Le président américain Donald Trump se félicite son côté du "signal fort" envoyé aux "régimes illégitimes".
Jeanine Añez annonce la prochaine convocation d'une élection présidentielle.
La police, "dépassée" par la situation à La Paz où s'est installé un climat de violences, appelle l'armée en renfort.
Evo Morales se réfugie au Mexique qui lui a accordé l'asile politique.