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Les marchés mondiaux ignorent les violences au Capitole, hésitent sur la Géorgie

Les places boursières à travers le monde ignoraient jeudi les scènes de chaos au Capitole américain, envahi mercredi par des manifestants pro-Trump, mais hésitaient face à la percée démocrate au Sénat après une double victoire dans l’État de Géorgie.

Alors que l'indice parisien prenait 0,19% et que le Dax à Francfort gagnait 0,35% vers 12H45 (11H45 GMT), Londres lâchait 0,33%, Milan 0,28%, et Madrid 0,56%.

Les contrats à terme sur les trois principaux indices de Wall Street, Dow Jones, Nasdaq et S&P 500, pointaient de leur côté vers une hausse de 0,21% à 0,62%. Le Dow Jones avait mercredi engrangé un nouveau record, malgré les violences.

Un peu plus tôt à Tokyo, l'indice Nikkei et le Topix ont clôturé en forte progression de 1,6%, mais l'indice Hang Seng à Hong Kong a perdu 0,52%.

Sur le marché du pétrole, le cours du pétrole WTI coté à New York pour livraison en février prenait 0,22% et le cours du Brent coté à Londres pour livraison en mars reculait de 0,13%. Côté devises, le dollar gagnait 0,53% face à l'euro.

Les investisseurs dans le monde demeuraient lucides jeudi matin sur la portée des scènes inimaginables observées la veille à Washington et retransmises sur la plupart des télévisions du monde.

Malgré la violence des images, "c'est essentiellement une escarmouche politique", analyse auprès de l'AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque, pour justifier la réaction mutique des investisseurs.

"Cela n'entraînera pas des conséquences du point de vue institutionnel", d'où le silence du côté des marchés, ajoute-t-il.

"Le marché l'interprète comme un non-événement, davantage comme un baroud d'honneur" avant le passage de témoin entre Donald Trump et Joe Biden prévu le 20 janvier, estime encore le spécialiste.

- Certification de Biden -

L'attention sera toutefois encore très grande jeudi sur les suites de cette révolte initiée par le président américain lui-même, dont les appels à protester ont galvanisé ses partisans mais qui a concédé jeudi qu'il y aurait une "transition ordonnée" avec son successeur.

Les manifestants ont envahi le Capitole au moment même où se déroulait la certification de la victoire de M. Biden, finalement bouclée officiellement jeudi dans la matinée.

Dans ce contexte de fragilisation de la démocratie américaine, les investisseurs préféraient porter leur attention sur le front politique, où les démocrates ont remporté mercredi une retentissante victoire en s'assurant le contrôle du Sénat grâce à deux élections partielles en Géorgie.

Le président élu pourra de ce fait gouverner avec une plus grande marge de manoeuvre bien que l'effet d'un Congrès totalement acquis suscite des réactions contrastées sur les marchés.

Pour certains cela signifie davantage de régulations et d'impôts, un caillou dans la chaussure de Wall Street donc, et pour d'autres une deuxième salve de relance budgétaire qui viendra aider l'économie américaine par le biais de la consommation.

"Les marchés sont un peu schizophrènes" sur cette question, concède Christopher Dembik.

Du côté des indicateurs, l'inflation dans la zone euro est restée négative en décembre pour le cinquième mois consécutif à -0,3%.

Sur le front des valeurs, après de très fortes progressions mercredi sur fond de hausse du rendement sur les bons du Trésor, les valeurs bancaires évoluaient de manière indécise, Société Générale perdant 0,79% à 17,81 euros, BNP Paribas gagnant 0,54% à 45,54 euros, et Crédit Agricole reculant de 1,03% à 10,56 euros.

Outre-Manche, Standard Chartered perdait 0,24% à 509,00 pence, et Deutsche Bank en Allemagne reculait de 1,77% à 9,20 euros.

Le marché obligataire était relativement plat jeudi matin.

A Paris, Veolia (+2,08% à 21,08 euros) a annoncé jeudi avoir transmis une proposition formelle au conseil d'administration de Suez (+0,72% à 16,73 euros) pour lui détailler l'offre publique qu'elle entend lancer sur son rival de l'eau et des déchets, se disant ouverte à la "discussion" sur certains points.

Le groupe de matériaux de construction Saint-Gobain (+6,50% à 42,60 euros) a annoncé mercredi avoir "nettement" dépassé ses attentes trimestrielles.

En Allemagne, le géant de la chimie-pharmacie Bayer (+2,92% à 52,93 euros) a annoncé un partenariat avec le laboratoire pharmaceutique allemand CureVac pour soutenir ce dernier dans le développement d'un vaccin contre le Covid-19 actuellement en dernière phase d'essai clinique.

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