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Les Bourses mondiales fanfaronnaient jeudi, malgré l'absence de clarté sur l'issue de l'élection présidentielle américaine, les investisseurs se préparant toutefois à une politique modérée aux Etats-Unis, avec le démocrate Joe Biden à la Maison Blanche sous le contrôle d'un Congrès divisé.
Conservant la même dynamique que depuis le début de la semaine, la Bourse de New York s'est nettement appréciée jeudi, accueillant avec enthousiasme la possibilité d'une présidence du démocrate et d'un Sénat dominé par les républicains. Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, est monté de 1,95% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 2,59%.
"Les acteurs du marché semblent faire peu de cas du dénouement encore incertain de la présidentielle, préférant se focaliser sur les possibles conséquences d'un Congrès divisé", observent les analystes de Charles Schwab.
L'Europe a conservé un optimisme ardent au quatrième jour d'une semaine très positive: Paris a fini en hausse de 1,24%, Francfort de 1,98% et Londres de 0,39%.
Le décompte est encore en cours dans une poignée d'Etats et Joe Biden a déjà engrangé 253 ou 264 grands électeurs, selon qu'on compte l'Etat de l'Arizona, contre 214 pour Donald Trump. Il en faut 270 pour accéder à la Maison Blanche.
Des recours juridiques pour contester l'élection pourraient toutefois retarder l'officialisation des résultats.
"L'élection américaine laisse penser qu'il va y avoir une cohabitation entre les démocrates et les républicains, du coup les investisseurs se disent qu'il va y avoir une politique très modérée aux États-Unis", souligne Lara Nguyen, gérante privée à Fastea Capital.
Les Bourses asiatiques avaient donné le ton de la journée, progressant nettement à la clôture.
Après avoir gagné aux alentours de 4% mercredi, les deux cours du brut se sont repliés légèrement jeudi: le prix du baril de pétrole WTI pour livraison en décembre a lâché 0,9% ou 36 cents à 38,79 dollars et celui de Brent pour livraison en janvier a perdu 0,7% ou 30 cents, à 40,93 dollars.
Jeudi soir en Europe, le dollar baissait par rapport à l'euro à 1,1826 dollar pour un euro en progression de 0,85%. Il s'affaiblissait aussi face à la livre sterling à 1,3148 dollar pour une livre, en hausse de 1,23%.
- La Fed au rendez-vous -
Dans le contexte de visibilité réduite sur le plan politique mais aussi sanitaire, les investisseurs ont entendu aussi le message de la Banque centrale américaine (Fed) à l'issue de sa réunion monétaire. La Fed s'est de nouveau posée en bouée de sauvetage face aux risques "considérables" que fait peser la pandémie sur l'économie.
"On pourrait atteindre un point où on pourrait être amené à faire plus" sur les mesures de soutien à l'économie mais pour l'instant, son président Jerome Powell s'est dit statisfait du programme d'aides actuel qu'il a qualifié plusieurs fois de "très important".
Sur le marché obligataire, le taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans reculait depuis le début de la semaine, signe de l'intérêt des investisseurs pour un actif réputé pour la sûreté de ses rendements. Jeudi soir, il s'établissait à 0,7629% en repli de 15,17%.
Les investisseurs misaient davantage sur l'instauration d'une relance budgétaire aux Etats-Unis, mais sans doute moindre que celle négociée en vain entre les camps républicains et démocrates pendant la campagne présidentielle dans un pays pourtant très durement frappé par la pandémie de Covid-19.
Mais avec un Congrès probablement divisé, "il sera extrêmement difficile de compter sur un stimulus avant la mise en place d'une nouvelle administration", en janvier donc, s'inquiète toutefois Gilles Moëc, chef économiste d'Axa.
- La Big Tech à la fête -
Les valeurs technologiques étaient à la fête. Le groupe japonais des investissements dans les nouvelles technologies SoftBank Group a clôturé en forte hausse de 5,12% à Tokyo.
En Chine, Alibaba, proche de Ant Group, a regagné 6,28% à la Bourse de Hong Kong à la clôture, et Tencent 6,2%.
Les titres d'Apple et de Microsoft ont gagné plus de 3% à Wall Street. Amazon, Twitter et Facebook ont progressé de plus de 2%.
Côté européen, Infineon a bondi de 3,54% en Allemagne, et à Paris, Worldline a pris 3,34%.
burx-vmt/lo/lbx