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Les médias souffrent de la crise et espèrent un soutien des autorités

(Belga) Malgré des audiences historiques, les médias francophones belges subissent aussi de plein fouet la crise économique liée au coronavirus, ressort-il d'un rapport du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) publiée vendredi. Les télévisions et radios belges proposent aux autorités plusieurs pistes de soutien, dont un "rééquilibrage" face aux géants Google, Amazon, Facebook, Apple et Netflix.

Les programmes de divertissement et d'information, surtout, des radios et télévisions belges francophones ont enregistré ces dernières semaines des audiences historiques, avec par exemple deux fois plus de spectateurs devant le petit écran pour un journal de la mi-journée. Néanmoins, ce succès ne se répercute pas dans le portefeuille des médias, qui ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 66% en moyenne, souligne le CSA. Ainsi, un tiers des radios indépendantes et en réseau déclarent faire face à des problèmes de liquidité financière qui les obligent à recourir à des emprunts, par exemple. Si la crise devait se prolonger, "certaines pourraient ne pas survivre", pointe le CSA. L'incertitude règne en outre sur la pérennité des subsides publics et sur la reprise des rentrées publicitaires. Certains éditeurs ont déjà observé la disparition de sources de subsides, locales notamment. Par ailleurs, les investissements publicitaires, qui sont une source importante de revenus pour les médias, ont diminué depuis mars. De nombreuses campagnes publicitaires ont en effet été annulées à cause de la crise sanitaire. Parmi les pistes de soutien, le secteur envisage dès lors une modification du décret sur les services de médias audiovisuels (SMA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour autoriser de nouvelles pratiques publicitaires, dont certaines pourraient toutefois poser question en termes de déontologie, comme l'auto-promotion croisée pour les éditeurs appartenant à un même groupe médiatique ou le publireportage. Les radios et télévisions proposent également le financement, par le gouvernement, de la diffusion des campagnes d'information ou sensibilisation et de messages d'intérêt général. Elles demandent en outre la garantie, pour les éditeurs qui en bénéficient, des subsides alloués. Enfin, "la crise fait ressortir avec une acuité toute particulière le déséquilibre qui existe en matière de moyens, de revenus publicitaires et de régulation entre nos médias 'nationaux' et les GAFA", souligne le président du CSA, Karim Ibourki. "Il est grand temps de rééquilibrer les choses et de faire contribuer ces géants du web à la sortie de crise." (Belga)

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