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Les podcasts envahissent la scène: un premier festival dédié à ces contenus audios diffusés via internet, avec un succès grandissant, se déroule de vendredi à dimanche à Paris.
Cette première édition du "Paris Podcast festival" est organisée à la Gaîté Lyrique. Au programme: écoutes en avant première, enregistrements en public, rencontres et ateliers avec des créateurs, tables rondes et conférences.
En outre un jury professionnel décernera des prix dans 5 catégories : fiction, documentaire, création sonore et musicale, conversation, francophonie. Enfin, le public désignera son propre lauréat.
"C'est le festival de tous les podcasts, dans leur diversité", a expliqué à l'AFP Thibault de Saint Maurice, directeur général du festival. Ce prof de philo et chroniqueur sur France Inter a cofondé l'association d'amateurs de podcasts "Les écouteurs", à l'origine de cette manifestation gratuite.
L'objectif est double: favoriser la découverte et la curiosité du public, notamment à travers des sessions d'écoute, des ateliers pour apprendre à fabriquer un podcast et rencontrer ceux qui les font; et servir de lieu d'échange aux professionnels, qui évoluent dans un univers particulièrement fragmenté.
Les podcasts (ou "baladodiffusion"), phénomène relativement récent dans le paysage médiatique, sont des contenus sonores diffusés via internet, grâce à des applications, et écoutables à la demande.
Apparus il y a une dizaine d'année avec l'émergence des smartphones, et souvent au départ cantonnés à la rediffusion d'émissions de radio, ils ont conquis leurs lettres de noblesse depuis quelques années avec la multiplication des "podcasts natifs", auxquels ce festival est dédié : il s'agit de contenus conçus dès le départ pour être diffusés en ligne.
- Ruée vers les podcasts -
"On a affaire à une nouvelle culture de l'écoute, une pratique numérique qui est une pratique culturelle à part entière", fait valoir Thibault de Saint Maurice. France Culture, fer de lance de ce mouvement et partenaire du festival, y dévoilera en avant première son 4e podcast natif de fiction, "Dreamstation", sur la manipulation par les rêves.
"La façon dont on envisage les podcasts n'a plus rien à voir avec ce qui se faisait il y a quelques années", confie à l'AFP Sandrine Treiner, la directrice de la station publique.
"Aujourd'hui, on n'écoute pas les podcasts comme on écoute la radio", dit-elle : cela implique de développer des contenus spécifiques, d'où la politique de France Culture qui a lancé l'an dernier des fictions podcastées, issues d'un concours d'écriture organisé avec la SACD.
Une nuée de médias s'y adonnent dans une joyeuse cohue: outre des studios indépendants comme Nouvelles écoutes, Louie Media et Binge Audio, on trouve aussi des radios publiques et privées à l'instar de France Inter, Europe 1 ou Nova, qui y voient un moyen de capter un public plus jeune, mais aussi des titres de presse écrite (Madame Figaro...) et des sites internet (Les Jours).
Même des marques comme LVMH ou les studios Universal s'emparent de ce mode de diffusion, qui leur offre une proximité particulière avec l'auditeur.
Si aucune étude n'a pour l'instant évalué avec précision l'ensemble des utilisateurs de podcasts en France (France Culture à elle seule revendique 22 millions de téléchargements par mois sur la saison 2017-2018), cet engouement témoigne d'un réel appétit du public, et les organisateurs du festival espèrent attirer entre 3.500 et 5.000 visiteurs en trois jours.