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Les pongistes français de l'Insep enchaînent mercredi leur deuxième semaine d'entraînement après deux mois de pause forcée: en perspective, des Mondiaux en Corée du Sud fin septembre auxquels ils "ne croi(ent) pas" en pleine crise du Covid-19.
"Ca me paraît peu envisageable pour l'instant de faire un championnat du monde en septembre", juge le N.2 français Emmanuel Lebesson à moins d'une semaine d'une réunion, le 2 juin, du comité exécutif de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF), dont le monde de la petite balle blanche attend de nouveaux développements.
Sur le papier, les pongistes font partie des sportifs les plus en mesure de se projeter actuellement: face à la pandémie de coronavirus, le tennis de table est l'un des rares sports olympiques à avoir maintenu ses Mondiaux en 2020 - après deux reports.
Programmés du 27 septembre au 4 octobre en Corée du Sud, les championnats du monde de tennis de table ne sont battus que par le cyclisme (20 - 27 septembre) au jeu des Mondiaux les plus précoces.
Reste que ces dates sont "provisoires", a prévenu l'ITTF et que les joueurs français rencontrés mercredi à l'Insep peinent à imaginer leur tenue. Comme Tristan Flore, membre de l'équipe de France qui s'est qualifié par équipes pour les JO lors du Tournoi de qualification olympique de janvier: "Je ne crois pas qu'on puisse reprendre en septembre, ça me paraît impossible", estime-t-il.
"Les frontières sont fermées. Ca m'étonnerait que la Corée du Sud accepte que 60 pays viennent en Corée, poursuit le pongiste. Dans tous les cas, on a trois mois pour se préparer."
A défaut de compétition, l'entraînement a repris à l'Insep: après les examens médicaux obligatoires et des tests physiques de rigueur, Tristan Flore et ses partenaires ont retrouvé depuis le 18 mai le chemin de leurs installations du Bois de Vincennes, aux portes de Paris, où ils s'astreignent à un protocole sanitaire strict.
Pour espacer les pongistes, seules trois des sept tables habituelles subsistent. Chacun a reçu également un bac de balles personnelles marquées avec des initiales et un code couleur. Et pas question de ramasser celles du partenaires: seules les passes du pied sont autorisées…
Tous les athlètes sont aussi tenus de prendre leur température deux fois par jour et leur fréquence cardiaque au repos le matin: "Si des symptômes apparaissent, ils ne doivent pas venir à la salle", synthétise la responsable des équipes de France Rozenn Jacquet-Yquel.
Des conditions particulières qui n'entament pas le plaisir de reprendre: "Ca fait plaisir de revenir dans cette salle, rejouer, revoir du monde - c'est aussi du lien social", apprécie Emmanuel Lebesson mercredi après une heure de balles échangées avec son partenaire du pôle France masculin Alexandre Cassin. Un entraînement moins mécanique que face au robot expédié par son sponsor.
Le N.2 français évalue à "cinq ou six semaines" le délai de remise à niveau technique après neuf semaines sans jeu: "C'est un peu comme une blessure mais sans avoir été blessé".