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Les primes d'assurance pourraient augmenter suite aux inondations: "Intolérable", s'insurge Elio Di Rupo

"Il serait intolérable que les assureurs se dérobent à leurs obligations ou prétextent la catastrophe pour augmenter le prix des polices d'assurances", a réagi jeudi matin le ministre-président wallon, Elio Di Rupo.

La veille, sur RTL info, les responsables de la fédération sectorielle Assuralia avaient déclaré que le prix des assurances pourrait être revu à la hausse. "Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y aura une tendance à l'augmentation" des primes, avaient-ils indiqué.

"Ces propos sont indignes au moment où près de cent mille personnes sont sinistrées et qu'une très grande partie d'entre elles attendent toujours d'être indemnisées pour leurs dégâts", a affirmé ce jeudi Elio Di Rupo en rappelant que c'est la Région wallonne "qui finance la plus grosse partie de l'indemnisation des personnes assurées"

A la suite d'un accord conclu cet été avec le secteur, la Wallonie "finance en effet 60% des montants - à hauteur d'un milliard d'euros - de l'indemnisation des personnes sinistrées assurées, alors que les assureurs n'en prennent en charge que 40%", soit 635 millions d'euros., selon le ministre-président.

Du côté d'Assuralia, on précise toutefois que cet accord ne concerne que les risques simples (habitations, commerces,...), auxquels il faut ajouter les indemnisations liées aux véhicules et aux  autres sinistres (institutions, grandes entreprises,...).

Au total, la fédération sectorielle estime le coût total des inondations à plus de 2,16 milliards d'euros, dont  effectivement un milliard à charge de la Région. Pour cette dernière, les assureurs doivent néanmoins revoir leur position et  maintenir le coût indexé des primes d'assurance. "A quoi serviraient les assureurs s'ils ne répondent pas présents en cas de drames sous prétexte que le drame serait trop coûteux ?", a enfin souligné le ministre-président.

"La réforme du plafond d'intervention ne peut être utilisée pour augmenter les primes"

"La réforme du plafond d'intervention ne peut être utilisée comme prétexte pour procéder à une augmentation des primes d'assurances", a pour sa part déclaré le ministre fédéral de l'Économie, Pierre-Yves Dermagne, jeudi à la Chambre.

Interrogé en séance plénière par Chanelle Bonaventure (PS) et Marco Van Hees (PTB), il a dit "partager l'indignation du ministre-président wallon (Elio Di Rupo)." "C'est inacceptable au regard des besoins de la population et des bénéfices réalisés par le secteur".

À la Chambre, Pierre-Yves Dermagne (PS) a rappelé que les négociations sur la réforme du plafond d'intervention des assureurs dans le cadre des catastrophes naturelles avaient commencé avec les experts du SPF Économie mais aussi la Banque nationale et Assuralia. "Je le dis haut et fort, la réforme de ce plafond ne peut être utilisée comme prétexte pour procéder à une augmentation des primes d'assurances. En attendant, il faut surtout viser à améliorer le système actuel du plafond pour améliorer la prévisibilité des dégâts à assurer ce qui devrait, soit permettre d'augmenter le montant des dégâts sans augmenter les primes, soit permettre de diminuer les primes payées par les assurés".

L'une des pistes de réforme du plafond consiste à passer d'un système d'un plafond par événement, comme le système le prévoit aujourd'hui, au régime d'un plafond par an. Le plafond s'élève actuellement à 375 millions d'euros.

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