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(Belga) L'Université catholique de Louvain (UCLouvain) a présenté mercredi plusieurs recherches menées par ses scientifiques, en rapport avec les missions futures vers la planète Mars. Le consortium Louvain4Space constitué il y a deux ans rassemble plus d'une centaine de chercheurs de différentes disciplines et parmi eux figurent notamment la spatiologue Véronique Dehant, responsable du développement d'un instrument qui permettra d'étudier le noyau de Mars et sera envoyé sur la planète rouge lors de la mission ExoMars 2020. Les antennes de cet instrument sont aussi "100 % made in UCLouvain".
Cette mission ExoMars est menée conjointement par l'Agence spatiale européenne (ESA) et l'agence spatiale russe. Elle consistera à envoyer sur Mars, en juillet 2020, une plateforme équipée de plusieurs instruments pour mener des expériences, ainsi qu'un robot (rover) pour prélever des échantillons de sol. Un des instruments de la plateforme sera LaRa (pour Lander Radioscience), dont Véronique Dehant est la responsable. Il a été validé par l'Agence spatiale russe et servira à déterminer si le noyau de Mars est solide ou liquide en analysant la rotation de cette planète. LaRa est un transpondeur, qui reçoit et retransmet des signaux sur des fréquences différentes. Il permettra de mesurer l'effet Doppler (le décalage de fréquence d'une onde observé à l'émission et à la réception), ce qui servira à déterminer la vitesse relative de Mars par rapport à la terre, et donc sa rotation et son orientation dans l'espace. Les antennes équipant LaRa ont été développées et fabriquées pour l'ESA dans le laboratoire de Christophe Craeye, professeur à l'Ecole polytechnique de l'UCLouvain. Ces antennes (un réceptrice, deux émettrices et une antenne de réserve) devaient être à la fois très légères, solides et résistantes à des écarts de température de plus de 200 degrés. Elles ont été produites à l'UCLouvain en trois mois seulement à partir d'un seul bloc d'aluminium, ne dépassent pas la taille d'une main et pèsent 132 grammes. D'autres recherches menées à l'UCLouvain contribuent à la conquête de Mars. Ainsi, le chercheur en ingénierie informatique Michael Saint-Guillain - participant à "UCLouvain to Mars" en 2018 - collabore avec la NASA au développement d'un outil informatique pour déterminer les plannings de mission les plus fiables et les plus rentables. Par ailleurs, les chercheurs Philippe Lefèvre et Jean-Louis Thonnard ont développé un équipement pour étudier l'adaptation du mouvement impesanteur. Ce set-up a été testé dans l'ISS par l'astronaute français Thomas Pesquet dès 2017, et est utilisé actuellement pour une expérience complète par deux astronautes qui séjournent à bord de l'ISS. (Belga)