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Des grossistes en boissons des Hauts-de-France ont mené une opération escargot autour de Lille jeudi matin pour demander les mêmes aides que les cafés et restaurants face à la crise sanitaire, et annoncent des actions nationales le 19 janvier si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
Quatre convois rassemblant en tout une centaine de camions, certains pourvus de banderoles "nos emplois en danger", ont convergé vers Lille jeudi matin, avant de se garer dans le centre pour une manifestation jusqu'à la préfecture, a expliqué à l'AFP Laurent Pecqueur, gérant de la société Sodiboissons de Saint-Omer.
Selon la préfecture de la zone de défense Nord, cette opération escargot a entraîné de "fortes perturbations sur l'ensemble du réseau autoroutier", des cortèges empruntant les autoroutes A21, A23 et A25.
Les grossistes en boissons annoncent des actions dans toute la France le 19 janvier, si le gouvernement n'accède pas à leurs demandes d'ici là. "Cela ira crescendo tant que l'on ne rentrera pas dans les bonnes cases pour les aides, qui sont tellement importantes pour nos entreprises", a assuré à l'AFP M. Pecqueur, devenu l'un des porte-parole de la filière depuis quelques mois.
Les grossistes des Hauts-de-France, qui indiquent dans un communiqué avoir perdu sur l'année 2020 près de la moitié de leur chiffre d'affaires, demandent à bénéficier des mêmes aides que leurs clients, les cafés et restaurants, dans le cadre du fonds de solidarité, et notamment de l'indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d'affaires mensuel "mais sans limite de plafond".
Se présentant comme des "entreprises familiales à taille humaine constituées de capitaux français", ils veulent également "pouvoir imposer la prise de congés entre 10 et 15 jours en janvier ou février avec une prise en charge intégrale de l'Etat".
Enfin, face aux stocks accumulés en raison de la fermeture de leurs clients, dont "30 à 40% de la valeur est déjà en date dépassée ou le sera avant fin février", ils revendiquent une prolongation de quelques mois de la date de durabilité minimale de leurs produits, comme lors du premier confinement, et une campagne de communication pour l'expliquer aux consommateurs.
"Demain, on n'a pas envie d'être livrés par des plateformes logistiques, Amazon ou autres", a souligné lors de la manifestation Olivier Delannoy, patron du restaurant Alcide, venu avec d'autres cafetiers et restaurateurs soutenir les grossistes en boissons.
"C'est un art de vivre à la française qu'on défend aujourd'hui", a-t-il mis en avant, devant des banderoles "Distributeurs oubliés" et "Je suis distributeur de boissons".
Une délégation a été reçue à la préfecture en fin de matinée. Estimant "s'être faits balader par le gouvernement" jusqu'à présent, les grossistes ont demandé à rencontrer le ministre de l'Économie Bruno Lemaire.