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L'industrie musicale confirme sa bonne santé, dopée par le streaming

Les ventes de musique ont progressé de 9,7% dans le monde en 2018, une quatrième année consécutive de croissance nourrie par le streaming malgré de fortes disparités régionales, selon les chiffres révélés mardi par les professionnels du secteur.

"On se souvient tous des années précédentes, il y a quelques années, c'était le festival des pleurs, nous n'avions que de mauvais résultats à annoncer", a déclaré la directrice de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), Frances Moore, lors de la présentation du rapport annuel de l'organisation à Londres.

"Avec une quatrième année de croissance, je pense que nous pouvons être bien plus optimistes désormais", a-t-elle ajouté.

Au total, les ventes de musique sur l'année écoulée ont atteint 19,1 milliards de dollars (17,05 milliards d'euros). Derrière ce chiffre se cachent deux dynamiques opposées: le marché du streaming (abonnement et publicité), en pleine expansion, a enregistré une croissance de 34%, pour atteindre 8,9 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros) de chiffre d'affaires, permettant de compenser largement la baisse du téléchargement payant (-21,2%) et surtout des ventes physiques (-10,1%).

Ces évolutions prolongent la reconfiguration de l'industrie musicale: celle-ci ne tire plus qu'un quart de ses revenus des ventes physiques, presque moitié moins que le streaming (47%). Viennent ensuite les spectacles et concert (14%) et les téléchargements (12%).

Malgré la place croissante prise par les plateformes d'écoute légale, le piratage est loin d'avoir disparu. "Cela représente 120 millions d'utilisateurs uniques par mois", a précisé Frances Moore à l'AFP. "C'est du piratage pour télécharger et posséder de la musique à partir de plateforme de streaming. Il y a aussi des discographies entières qui sont toujours accessibles via d'autres formes de téléchargement, dont les torrents", a-t-elle déploré.

Au niveau régional, des disparités très importantes apparaissent: en Amérique du Nord, où la transition des formats physiques vers le numérique est très avancée, les ventes ont augmenté de 14% en 2018, contre seulement 0,1% en Europe. Le marché le plus dynamique demeure, comme l'an dernier, l'Amérique latine, avec une croissance de 16,8%.

En tête des charts compilés par l'IFPI, se trouvent l'artiste Cubano-américano-mexicaine Camila Cabello, le rappeur canadien Drake et le chanteur pop britannique Ed Sheeran pour les ventes de singles. Au niveau des albums, la bande originale du film "The Greatest Showman", le boys-band sud-coréen BTS et l'Américaine Lady Gaga occupent les premières places. Le disque posthume de Johnny Hallyday, "Mon pays c'est l'amour", se classe à la cinquième place (1,7 million d'exemplaires).

Le vinyle, format prisé des passionnés, confirme lui son retour en grâce avec des ventes en hausse pour la 13e année consécutive (+6%). Il représente désormais 3,6% du chiffre d'affaires total de l'industrie musicale.

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