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L'Ocam réduit le niveau de la menace terroriste en Belgique de 3 à 2

Le Premier ministre Charles Michel a annoncé lundi l'abaissement d'un cran, de 3 à 2, du niveau de la menace terroriste dans le pays, même si des lieux et événements ponctuels continueront de faire l'objet d'une surveillance étroite. "L'Ocam (l'organisme chargé d'évaluer la menace, ndlr) a établi une nouvelle évaluation et considère globalement qu'on peut descendre du niveau trois au niveau deux", a précisé à l'AFP Frédéric Cauderlier, porte-parole de M. Michel. Le niveau 2 de la menace, sur une échelle qui en comporte 4, signifie qu'elle est désormais jugée "peu vraisemblable".


Pourquoi cette baisse du niveau de la menace?

La rétrogradation au niveau 2 a été décidée lundi lors d'un Conseil national de sécurité, réunissant les principaux ministres et services de l'Etat chargés du maintien de l'ordre. Le directeur de l'Ocam Paul Van Tigchelt l'a justifié notamment par le délitement de l'EI en zone irako-syrienne, et le fait qu'"il n'y a plus eu depuis trois mois, sur le sol européen, d'attentat revendiqué" par cette organisation.

Il a toutefois souligné que des militaires resteraient positionnés dans ou devant des lieux jugés sensibles. Les médias ont cité les centrales nucléaires ou des lieux de culte comme les synagogues. Ponctuellement, a ajouté M. Cauderlier, des grands rassemblements, liés par exemple à des événements sportifs, justifieront encore ces déploiements "kaki" qui font partie du quotidien des Belges depuis 2015.

L'Organe de coordination pour l'analyse de la menace est le service officiel chargé par la Loi du 10 juillet 2006 de l’analyse de la menace en matière de terrorisme et d’extrémisme en Belgique. Le niveau de la menace est évalué par l'Ocam à partir des données qu'il reçoit des divers organismes de sécurité et de renseignements.

Trois ans de niveaux 3 ou 4

La Belgique, frappée le 22 mars 2016 par des attentats jihadistes revendiqués par le groupe Etat islamique (32 morts à Bruxelles), n'avait connu que les niveaux 3 et 4 depuis trois ans.

Le relèvement de 2 à 3 (menace "possible et vraisemblable") avait été décidé à la mi-janvier 2015 au lendemain du démantèlement de la cellule jihadiste de Verviers (est), une semaine après les attentats à Paris contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Le niveau 4 correspondant à une menace "sérieuse et imminente" a ensuite été en vigueur deux fois pour une durée limitée.

Il avait été imposé une première fois pendant une semaine, en novembre 2015 dans la région de Bruxelles, une semaine après les attentats de Paris (130 morts le 13 novembre 2015). Dans un second temps, le relèvement de 3 à 4 avait été décrété au niveau national les 22, 23 et 24 mars 2016 dans la foulée des attentats de Bruxelles.


Les mesures de sécurité supplémentaires à la Stib et la SNCB sont maintenues

Les mesures de sécurité supplémentaires mises en place par la Stib resteront d'application malgré l'abaissement à 2 du niveau de la menace terroriste, a indiqué lundi la société de transport en commun. Du côté des chemins de fer, les efforts des dernières années en la matière seront également poursuivis.

En raison de la menace, la Stib a notamment placé des piquets devant certaines stations et installé des caméras supplémentaires. En outre, une centaine d'agents de sécurité ont été recrutés depuis l'été dernier. Ceux-ci poursuivront leur mission, assure la société bruxelloise de transport en commun. Le son de cloche est le même du côté de la SNCB. Les agents de Securail continueront à être vigilants quant à la menace et les moyens de sécurisation supplémentaires, comme le personnel ou les caméras, resteront en place, souligne un porte-parole.

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