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L'ONU s'inquiète de la reprise des raids russes sur Idleb, ultime grand bastion insurgé

(Belga) L'ONU a alerté jeudi sur les raids aériens russes sur Idleb, ultime grand bastion insurgé et djihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, jugeant qu'ils risquaient de mettre le feu à une "gigantesque poudrière".

"Nous sommes très inquiets face à l'évolution récente de la situation", a déclaré aux journalistes le chef du groupe de travail de l'ONU sur l'aide humanitaire en Syrie, Jan Egeland, qui quitte ses fonctions à la fin du mois. La province d'Idleb fait l'objet depuis septembre d'une trêve négociée entre Moscou, allié du régime de Damas, et Ankara, parrain traditionnel des rebelles. Mais dimanche la Russie a mené dans la région d'Idleb des frappes aériennes --les premières en plus de deux mois-- contre des positions "terroristes" en représailles à une attaque chimique présumée menée selon Damas à Alep, dans la province voisine. Les médias syriens ont accusé des "groupes terroristes" --une terminologie habituelle du régime qui ne fait pas de distinction entre djihadistes et rebelles-- d'avoir mené samedi soir une attaque au "gaz toxique" dans trois quartiers d'Alep. Près de 107 personnes ont été hospitalisées en raison de difficultés respiratoires, liées à une "probable" attaque "au gaz de chlore", selon l'agence officielle Sana, qui cite le directeur des services de santé d'Alep. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a lui fait état de 94 cas de suffocation, affirmant que la majorité des patients avaient pu quitter l'hôpital le lendemain matin. L'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a affirmé qu'une "odeur de chlore" avait été détectée à Alep. Si l'attaque chimique est confirmée, "c'est un crime de guerre", a affirmé M. Egeland. Il a également qualifié de "très grave" l'escalade des violences à Idleb. "Ces derniers jours nous avons des provocations dans les deux sens, des échanges de tirs de mortiers et de grenades. Nous avons assisté à une hausse des incursions des deux côtés", a-t-il déclaré. "C'est jouer avec le feu au milieu d'une gigantesque poudrière avec trois millions de civils", a-t-il prévenu. M. Egeland a par ailleurs exhorté la Turquie à "freiner les mauvaises tendances au sein des groupes armés de l'opposition" et a appelé la Russie à "cesser immédiatement les raids aériens". Cet appel intervient alors que des émissaires de l'Iran, de la Russie et de la Turquie ont conclu à Astana un nouveau round de pourparlers sur la Syrie, centré sur la situation à Idleb. (Belga)

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