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(Belga) "Lorsqu'on a demandé s'il fallait appliquer le plan pandémie, on nous a répondu que non", a indiqué vendredi le gouverneur du Brabant wallon Gilles Mahieu, à propos d'une conférence des gouverneurs de province qui s'est tenue le 5 février 2020.
Le gouverneur du Brabant wallon était auditionné avec son homologue de la province d'Anvers Cathy Berx par la commission spéciale Covid de la Chambre. Il a pointé un "manque de culture du risque" et une "tentation du déni". "Le 31 janvier 2020 à Waterloo, je suis confronté à un personne d'origine asiatique très malade dans un restaurant. La police décide de fermer cet établissement et isole les personnes qui s'y trouvent. On m'appelle et je constate alors qu'il n'existe aucune procédure pour gérer une telle situation. Sur quelle base peut-on fermer un restaurant ? On se pose un tas de question à propos de cet incident", a raconté M. Mahieu. "Lors de la conférence des gouverneurs du 5 février. On pose la question. Denis Mathen (gouverneur de la province de Namur, ndlr) demande alors s'il l'on doit se préparer à appliquer le plan pandémie. Et on - les représentants du SPF Santé publique - va nous répondre que non", a-t-il déploré. "Nous n'allons pas en tenir compte. Je demande dès le 7 février à mes équipes de travailler là-dessus. A leur décharge, selon les informations que l'on avait à l'époque, l'affaire n'était pas considérée comme grave. Je n'étais moi-même pas spécialement inquiet", a tempéré Gilles Mahieu. Une nouvelle conférence des gouverneurs se tiendra le 4 mars. Cathy Berx y demande que le point "pandémie" soit mis à l'ordre du jour. "On demande la présence de la ministre De Block, qui ne sera pas là, mais bien le top du SPF Santé publique", a poursuivi Gilles Mahieu. "On y a posé énormément de questions et nous demandions déjà de passer en phase fédérale de crise. On nous répond alors 'en aucun cas'". Le passage en phase fédérale est finalement intervenu le 12 mars. "Et pour certaines questions (juridiques), nous avons des réponses qui n'arrivent que maintenant", a pointé M. Mahieu. Selon lui, "la communication de risque a été trop frileuse au départ." Les gouverneurs se sont engagés à fournir aux députés les PVs des réunions évoquées. (Belga)